Le carcinome à cellules squameuses requiert un traitement précoce

Le carcinome à cellules squameuses est le plus souvent découvert sur la peau, dans la bouche et sur les doigts des carnivores domestiques. Chez le chat, cette tumeur est aussi observée sur l’oreille, la paupière et la truffe. L’âge moyen des chiens et des chats touchés est d’une dizaine d’années. Les rayons ultraviolets, l’absence de pigments cutanés et une fourrure peu épaisse sont des facteurs de risque. Selon sa localisation, la tumeur peut notamment entraîner une boiterie (carcinome digité), une déformation du nez avec un écoulement et des éternuements (carcinome nasal), de l’anorexie, une perte de dents, de la dysphagie, une perte de poids et de l’halitose (carcinome oral). Elle se présente sous des formes variées, donc peu spécifiques : croûte fine, lésion ulcérée ou encore tumeur proliférative plus ou moins exubérante.

Il existe une forme multicentrique, sur plusieurs endroits de peau pigmentée, couverte de poils, et sans rapport avec une exposition au soleil. Cette forme rare est comparable à la maladie de Bowen en médecine humaine. Au début de son développement, la tumeur est malheureusement souvent négligée. Elle est parfois confondue avec une inflammation ou un traumatisme, et l’animal reçoit alors des corticostéroïdes ou un antibiotique. Pourtant, un diagnostic précoce est essentiel. Celui-ci est confirmé grâce à la cytologie ou à l’histopathologie. Si la cytologie est négative ou équivoque, une biopsie est à conseiller au propriétaire.

Le pronostic est bon lors de tumeur bien différenciée excisée en totalité

Le carcinome à cellules squameuses est le plus souvent localement agressif, avec un pouvoir métastasique réputé faible. Cela dépend du site cancéreux primaire. Ainsi, le carcinome de l’amygdale métastase souvent au ganglion lymphatique local, voire aux poumons. Dans une moindre mesure, cela est aussi vrai pour le carcinome digité. Le bilan d’extension devrait donc inclure l’évaluation du ganglion lymphatique local, trois clichés thoraciques et l’imagerie de l’abdomen (radiographie et/ou échographie).

Une tumeur de petite taille se prête parfaitement à une excision complète, qui est le traitement de choix. Chez une soixantaine de chats présentant un carcinome à cellules squameuses, l’exérèse permet la durée de vie la plus longue, soit une période médiane de dix-huit mois. Sur vingt et un chiens atteints de carcinome digité, vingt tumeurs sont complètement excisées. La chimiothérapie, réputée peu efficace, est à réserver aux tumeurs inopérables ou métastasiques. Selon le cas, la cryothérapie et la radiothérapie sont envisageables.

Au final, le pronostic est favorable lors de tumeur bien différenciée excisée en totalité. Logiquement, le pronostic est moins bon lors de lésion peu différenciée, inopérable ou métastasique. Les auteurs⁽¹⁾ concluent qu’un diagnostic précoce est fondamental afin d’offrir un traitement approprié et d’améliorer le pronostic.

• (1) J.L. Webb et coll. : « Squamous cell carcinoma », Compendium, 2009, vol. 31, n° 3, pp. 133-142.