Bayer développe une AMM pour les furets pour son spot-on endectocide - La Semaine Vétérinaire n° 1373 du 25/09/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1373 du 25/09/2009

NAC. Contre les puces et en prévention de la dirofilariose

Actualité

Auteur(s) : Eric Vandaële

Seules les pipettes “petit chat” sont indiquées chez le furet.

C’est une première ! Un laboratoire, Bayer, investit pour obtenir une indication officiellement validée chez le furet dans la notice d’un médicament qui bénéficie d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) centralisée, Advocate®.

Ce spot-on à base d’imidaclopride (contre les puces) et de moxidectine (endectocide) est commercialisé depuis l’été 2005 en France avec des indications antiparasitaires larges : contre de nombreux parasites externes tels que les puces (Ct felis) des chiens et des chats, la gale d’oreille (Otodectes cynotis), la gale sarcoptique (Sarcoptes scabiei canis) chez le chien ; contre la démodécie canine (Demodex canis), ou les nématodes digestifs (ascaris, ankylostomes et trichures) ; ou encore en prévention de la dirofilariose (larves L3 et L4 de D. immitis).

Parmi cette longue liste de parasites, l’Agence européenne du médicament a validé deux indications chez le furet, d’une part contre les puces – infestation assez fréquente en collectivité ou quand le furet est en contact avec des chats ou des chiens –, d’autre part en prévention de la dirofilariose. Cela ne signifie pas, bien au contraire, que ce spot-on endectocide soit inefficace ou dangereux contre d’autres parasites, par exemple contre la gale auriculaire à Otodectes cynotis, assez fréquente semble-t-il chez le furet.

Seul le spot-on “petits chats” (moins de 4 kg), le plus faiblement dosé (4 mg de moxidectine et 40 mg d’imidaclopride), est indiqué chez le furet. La notice des autres produits de la gamme, destinés aux chats plus lourds ou aux chiens, recommande l’usage du spot-on le moins dosé pour traiter les furets.

Les études de tolérance (en surdosage à cinq fois la dose) et les études cliniques chez des furets compris entre 800 g et 1,8 kg n’ont rapporté aucun signe d’intolérance. En général, les adultes pèsent entre 750 g et 2,1 kg (en moyenne autour de 1 kg pour les mâles et 1,5 kg pour les femelles). Le résumé des caractéristiques du produit (RCP) indique que le spot-on « n’a pas été testé chez les furets de plus de 2 kg avec un risque d’une rémanence plus courte dans ce cas [en raison d’un sous-dosage] et, pour les furets de moins de 800 g, devra reposer sur une analyse bénéfice-risque ».

Une rémanence d’activité de trois semaines contre les puces

Les études cliniques d’infestations expérimentales ont d’abord testé l’efficacité antipuce de l’imidaclopride seul (Advantage®) à la dose de 10 mg/kg. Les résultats montrent une bonne efficacité curative (100 % des puces sont éliminées dans les quarante-huit heures), mais avec une courte rémanence de seulement une ou, au mieux, deux semaines. Puis, les doses sont augmentées avec l’emploi d’une pipette complète d’Advocate®, soit 40 mg d’imidaclopride pour des furets pesant entre 800 g et 1,8 kg, ce que correspond à des posologies comprises entre 20 et 50 mg/kg. Avec de telles doses, la rémanence d’activité est d’environ trois semaines après des infestations expérimentales, avec une efficacité antiparasitaire supérieure à 97 %. A un mois, cette efficacité n’est plus que de 90 %. Cela signifie qu’environ une puce sur dix n’est pas tuée (par rapport à des comptages sur des animaux infestés et non traités).

C’est pourquoi le RCP recommande de répéter les applications toutes les trois semaines pour prévenir les réinfestations, voire toutes les deux semaines en cas de forte infestation, alors que la rémanence est de quatre semaines chez le chat à une dose plus faible (10 mg/kg).

L’Agence européenne du médicament précise que le furet est considéré comme une espèce mineure dans ce dossier. Certaines conclusions du dossier d’innocuité et d’efficacité ont donc pu être extrapolées des chats aux furets (notamment les études précliniques de pharmacodynamie et de pharmacocinétique).

Contre les gales d’oreilles ou les puces des lapins

L’efficacité antipuce de l’imidaclopride est aussi démontrée chez le lapin, avec une indication officiellement validée en Angleterre pour Advantage® 40. La dose recommandée (au minimum 10 mg/kg) est identique à celle du chat, soit une pipette pour un lapin pesant moins de 4 kg (et âgé de plus de dix semaines), avec des applications répétées toutes les quatre semaines.

Contre la gale d’oreille des lapins, une étude de terrain sur quatorze cas cliniques montre l’efficacité antiparasitaire d’un protocole avec la moxidectine en spot-on (Advocate® Petits chats). Ce protocole comprend trois applications répétées du spot-on à un mois d’intervalle, à la dose de 4 mg de moxidectine par animal (de moins de 4 kg). Sans groupe témoin non traité, cette efficacité est surtout évaluée par l’absence des parasites (Psoroptes cuniculi) ou de leurs œufs.

  • (1) Enquête biosat 2009.

300 000 furets en France

Avec 300 000 furets, la France en compte environ trois fois plus que le Royaume-Uni (100 000), l’Allemagne (115 000) ou l’Italie. Aux Etats-Unis, ils sont beaucoup plus nombreux, entre 5 et 10 millions.

Dans les cliniques vétérinaires, le furet arrive en troisième position des consultations de nouveaux animaux de compagnie (NAC), loin derrière les lapins et les petits rongeurs (cobayes et hamsters), selon une enquête réalisée en mai 2009 auprès de 120 praticiens en France(1). Ainsi, 91 % ne voient pas un furet par semaine et 44 % moins d’une fois par mois, alors que la moitié d’entre eux examinent au moins une fois par semaine un lapin et un petit rongeur (cobaye ou hamster).

Tous ces petits mammifères sont rarement traités préventivement contre les puces.

E. V.
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr