Les lésions induites par le PCV2 sont moins sévères chez le piétrain que chez le landrace - La Semaine Vétérinaire n° 1371 du 11/09/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1371 du 11/09/2009

Virologie porcine

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Alassane Keïta

Des différences significatives sont observées pour les nœuds lymphatiques, les amygdales et la rate.

Le circovirus porcin de type 2 (PCV2) est associé à la maladie d’amaigrissement du porcelet (MAP), mais aussi au syndrome dermatite-néphropathie. Des troubles de la reproduction et des symptômes respiratoires sont également signalés. En raison de ce caractère multisystémique, l’expression « maladies associées au PCV2 » est aujourd’hui employée. Depuis plusieurs années, des informations issues du terrain suggèrent que la génétique piétrain est plus résistante à la MAP. Une étude spécifique, qui sert toujours de référence dans l’Hexagone, a été initiée par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) pour évaluer l’effet de cette génétique sur l’expression clinique de la MAP(1). Cette étude de cohorte concerne quatre élevages affectés par la maladie et cinq cent quarante porcs, individuellement suivis jusqu’à l’abattoir. La moitié d’entre eux ont pour père un verrat piétrain de race pure, l’autre moitié présente la génétique habituelle de l’élevage. Mais aucun effet protecteur de la génétique piétrain n’est mis en évidence.

D’autres recherches réalisées depuis démontrent que les porcs issus de la génétique landrace développent, pour leur part, des lésions microscopiques plus sévères que ceux issus des génétiques large white et duroc. En revanche, à ce jour, aucune ne met en évidence cet effet pour la génétique piétrain.

Une étude inclut trente-neuf porcs issus de treize truies de chaque génétique

Une récente étude(2) a cherché à évaluer une éventuelle différence de sévérité des lésions induites par le PCV2 entre des porcs de race landrace et piétrain.

Un élevage où les deux génétiques sont présentes est choisi. Les analyses sérologiques sont positives vis-à-vis du PCV2, mais sans expression clinique de la maladie. Pour chaque race, six verrats différents sont utilisés (un verrat pour deux à trois truies) pour avoir, au total, trente-neuf porcelets issus de treize truies (soit trois par truie) de chaque génétique. Les porcelets naissent dans les mêmes conditions, consomment le colostrum de leur mère et sont sevrés à trois semaines d’âge. Ils sont alors transférés au centre de recherche, mélangés et élevés dans le même bâtiment. A vingt et une semaines, treize porcs de chaque génétique (un porc de chaque truie) sont mis dans une autre salle et gardés comme témoins non inoculés. Les autres sont répartis dans différentes cases, chacune comprenant un nombre égal d’animaux des deux génétiques. Une souche de PCV2 leur est inoculée. Des prélèvements sanguins sont effectués pour rechercher des anticorps (IgG et IgM) anti-PCV2, des anticorps neutralisants et une éventuelle virémie. Du plasma est collecté pour rechercher des cytokines spécifiques du PCV2. Les animaux sont suivis cliniquement pendant trois semaines. Tous sont autopsiés vingt et un jours après l’inoculation et font l’objet d’examens macroscopiques, histopathologiques, immunohistochimiques et d’une recherche de lésions lymphoïdes microscopiques. Tous les examens sont menés “en aveugle” pour éviter que l’examinateur soit influencé quant à la génétique de l’animal considéré.

Les scores lésionnels sont plus faibles chez le piétrain

Les lésions microscopiques associées au PCV2 sont significativement (p < 0,05) moins sévères dans le groupe piétrain que dans le groupe landrace. Par exemple, dans les nœuds lymphatiques (voir tableau), le score attribué aux follicules lymphoïdes avec des cellules contenant des antigènes PCV2 est en moyenne de 0,54 (sur 3) pour le lot landrace au lieu de 0,08 chez le lot piétrain. Les scores de déplétion lymphoïde sont respectivement de 1,04 et 0,23. Ces mêmes différences significatives sont observées entre les deux génétiques pour les amygdales et la rate.

Aucune différence significative n’est notée entre les deux groupes pour les paramètres sérologiques (taux d’anticorps, anticorps neutralisants, cytokines). Cependant, même si les porcs étaient mélangés et provenaient du même élevage, les anticorps anti-PCV2 ont disparu dans le groupe piétrain à douze semaines d’âge versus plus de dix-huit semaines dans le groupe landrace.

Ces résultats, issus d’un essai randomisé sur deux groupes de porcs conduits en parallèle, démontrent bien une différence de susceptibilité à développer des lésions associées au PCV2 entre les génétiques landrace et piétrain.

  • (1) Rose et coll., Journées de la recherche porcine, 2004.

  • (2) T. Opriessnig, A.R. Patterson, D.M. Madson, N. Pal, M. Rothschild, D. Kuhar, J.K. Lunney, N.M. Juhan, X.J. Meng et P.G. Halbur : « Difference in severity of porcine circovirus type two-induced pathological lesions between landrace and pietrain pigs », J. Anim. Sci., 2009, n° 87, pp. 1582-1590.

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