Xavier Goupil (N 88) s’occupe de l’élite des chevaux en France - La Semaine Vétérinaire n° 1370 du 04/09/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1370 du 04/09/2009

Le vétérinaire en chef de l’Ecole nationale d’équitation et du Cadre Noir de Saumur

Éclairage

UNE JOURNÉE AVEC…

Le bruit des sabots résonne sur le ciment de la salle d’examen. Xavier Goupil se prépare à échographier le membre d’un cheval qui boite légèrement. L’orthopédie représente en effet 70 % de son activité.

Le Cadre Noir de Saumur, également Ecole nationale d’équitation (ENE), est réputé dans le monde entier pour l’entraînement des chevaux et des cavaliers. Xavier Goupil est le vétérinaire chef de service de la clinique de l’ENE. Il est en poste depuis 1990. « J’ai fait ma thèse à l’ENE sur le suivi des chevaux de concours complet, se souvient-il. Par la suite, j’ai été recruté quand un poste s’est libéré. » Deux autres vétérinaires travaillent avec lui, afin d’assurer le suivi médical et chirurgical des quatre cent cinquante chevaux du centre.

La clinique est vaste. La grande salle d’examen permet d’accueillir les chevaux et de pratiquer les examens cliniques. Une gigantesque salle d’opération, équipée de box géants entièrement matelassés pour endormir les chevaux et de treuils pour les déplacer sur la table d’opération, est à la disposition des vétérinaires qui y pratiquent principalement des opérations de chirurgie orthopédique. « L’orthopédie représente 70 % de notre activité, explique Xavier Goupil, même si nous prenons en charge toute la médecine classique des vétérinaires équins. » Prophylaxie, vaccination, vermifuge, dentisterie ou conseils sur l’alimentation font également partie du travail quotidien.

Une vingtaine de chevaux défilent chaque jour

Chevaux de sport ou de course se succèdent le matin dans la salle d’examen. Les athlètes qui se présentent ici, essentiellement des selles français et quelques anglo-arabes, sont tous de haut niveau. Ils sont suivis en permanence, soignés à la moindre blessure, écartés de la compétition à la moindre faiblesse.

Tous ceux qui se présentent ont des problèmes de dos ou de pieds. Les premiers sont souvent la conséquence des seconds. Ostéopathie, mésothérapie, tout est mis en œuvre pour soulager ces chevaux qui travaillent beaucoup et se doivent de rester au sommet, afin de poursuivre les compétitions. L’ENE n’assure pas leur retraite. Ne restent là que ceux qui sont toujours dans le circuit. « Nous essayons de les réformer avant qu’ils baissent de forme ou qu’ils souffrent, explique le vétérinaire. Une fois leur carrière terminée, ils sont en général accueillis chez des particuliers. » L’après-midi, la clinique est ouverte aux chevaux de l’extérieur. Tous ceux de la région y viennent, référés par d’autres vétérinaires qui n’ont pas le matériel nécessaire pour les soigner. Les praticiens traitent ainsi une vingtaine de chevaux par jour à la clinique. Le matin, ils font aussi le tour des écuries de l’école, afin de jeter un coup d’œil sur tous les chevaux présents.

Formation de stagiaires et gardes font partie du métier

Les soins sont loin d’être la seule mission du vétérinaire chef de clinique. Xavier Goupil est également impliqué dans la formation des stagiaires de l’ENE. Il donne quatre ou cinq heures de cours d’hippologie par semaine. Il est aussi chargé d’accompagner les chevaux du Cadre Noir dans leurs déplacements. « Je fais trois ou quatre sorties par an avec eux, souligne-t-il. Cela peut aller du département voisin jusqu’à Hong-Kong ou Tokyo. »Xavier Goupil est d’ailleurs sur le départ. Il doit tout préparer pour emmener les chevaux quelques jours en Angleterre.

Il suit les chevaux du pôle Espoir, du pôle France et de l’équipe de France du concours complet. « Je fais aussi les gardes de concours. Cette mission d’urgentiste nécessite d’être présent sur les lieux de concours et d’intervenir en cas de blessures. Il y a environ soixante jours de compétitions par a zn. »

En outre, les vétérinaires de l’ENE sont impliqués dans la recherche et travaillent en collaboration avec le bureau de recherches de l’école. Lors d’études sur l’entraînement ou sur la locomotion, ils donnent leur avis et partagent leurs expériences afin d’améliorer la prise en charge des chevaux. « Nous collaborons également à des essais cliniques en partenariat avec des laboratoires », précise Xavier Goupil. Le chef de clinique participe par ailleurs à des colloques organisés par l’ENE en lien avec la médecine vétérinaire et fait partie du comité d’organisation des Rencontres maréchaux et vétérinaires de l’Ouest, qui ont lieu tous les deux ans.

C’est dans la victoire aux concours des chevaux dont il a la charge que Xavier Goupil mesure l’accomplissement de son travail. Pour lui, un cheval qui gagne est un cheval qui a été bien entraîné et bien soigné.

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