Plus de 80 % des vétonautes n’envisagent aucune mesure dans le cadre du plan de pandémie grippale

« Il en va de la survie de l’économie nationale, des entreprises et de la sauvegarde des emplois. » Voici l’un des arguments chocs avancés par la Direction générale du travail (DGT) dans une récente circulaire⁽¹⁾ pour convaincre les entreprises de mettre en place des plans de continuité de l’activité (PCA) en cas de pandémie grippale. Si ces PCA sont obligatoires pour les administrations de l’Etat et les établissements publics placés sous sa tutelle, leur élaboration est « fortement recommandée pour les collectivités territoriales et les entreprises, tant pour les PME que les TPE, d’autant que les petites entreprises seront souvent plus sensibles à un environnement perturbé ».

Face au virus A/H1N1, la France est en phase 5A du plan national “pandémie” et la phase 6 (pandémique) du plan mondial est atteinte, rappelle la DGT. Elle souligne qu’une pandémie évolue habituellement en vagues successives (deux ou trois), dont chacune peut durer huit à douze semaines, séparées de quelques mois. Elle peut aussi survenir en une seule vague, avec un taux d’attaque élevé (35 % de la population touchée) sur une période de plus de douze semaines. La DGT insiste sur la désorganisation de la vie sociale et économique susceptible d’en découler. Selon plusieurs scénarios, le taux d’absentéisme pourrait en effet varier de 25 % durant la vague pandémique jusqu’à 40 % lors des deux semaines de pointe. Sous forme de questions/réponses, la circulaire fournit également quelques conseils pour se préparer : constitution d’un stock de masques, aménagement et organisation du travail, protection de la santé du personnel, actualisation du document unique d’évaluation des risques, droit de retrait des salariés en cas d’absence de mesures de protection, etc.

Le ministère du Travail diffuse en outre une plaquette auprès des employeurs qui cotisent aux Urssaf, pour les aider à mettre en œuvre le PCA⁽²⁾. Pour compléter cette information, des guides relatifs au plan de continuité de l’activité ou encore aux règles d’hygiène à appliquer dans les entreprises en cas de pandémie peuvent être téléchargés⁽³⁾.

Les vétérinaires ne seront peut-être pas les premiers à les consulter. En effet, les confrères et les consœurs interrogés via un sondage sur WK-Vet.fr semblent peu enclins à mettre en place des mesures de protection au sein de leur structure. Certains estiment même que « ces “plans pandémie” sont de la foutaise », qu’il faut « arrêter la panique », voire « instaurer des plans de prévention contre les névro-psychoses générées par le principe de précaution utilisé à mauvais escient ! ». Seul l’avenir dira qui avait raison.

• (1) Circulaire de la Direction générale du travail 2009/16 du 3/7/2009 relative à la pandémie grippale, téléchargeable sur www.travail-solidarite.gouv.fr, onglet “Grippe H1N1”, à droite.

• (2) La plaquette est diffusée depuis le 3 août auprès des entreprises de plus de 50 salariés, depuis le 20 août pour celles de 9 à 50 salariés et le sera à compter du 10 septembre pour celles de moins de 10 salariés.

• (3) www.pandemie-grippale.gouv.fr/rubrique.php3?id_rubrique=84.