A chaque chien (et chaque maître) son sport

La plupart des sports canins sont ouverts à toutes les races canines. Certains sont toutefois plus adaptés à des gabarits ou des types spécifiques. Ainsi, l’attelage est destiné aux animaux de plus 30 kg, le sauvetage aquatique aux chiens d’eau, les courses en cynodrome aux lévriers, etc. Mais dans la plupart des disciplines courantes, les parcours sont adaptés pour que la quasi-totalité des races puissent être représentées. En agility, il existe ainsi quatre catégories : A pour les petits chiens, B pour les moyens, C pour les grands et D pour ceux de races géantes ou lourdes. L’obérythmée, le flyball et le frisbee sont accessibles à tous. Bien entendu, le choix du sport dépend des aptitudes naturelles de la race, mais peut aussi résulter de la progression souhaitée dans un domaine particulier, comme l’écoute, la concentration, le défoulement, l’attachement au maître, etc. L’obérythmée permet ainsi d’améliorer l’écoute et la capacité à se concentrer quelques minutes sur la gestuelle et les mouvements du maître. Le canicross, pour sa part, peut être plus spécifiquement suggéré pour des chiens hyperactifs ou qui ont besoin de se défouler. Par les exercices spécifiques proposés, chaque sport amène des compétences nouvelles ou plus poussées dans des domaines précis.

Les intérêts sont multiples pour les maîtres

Le sport peut aussi être choisi d’après les capacités du maître. Si le canicross, par exemple, lui demande des efforts assez intenses, certaines disciplines sont accessibles aux personnes à mobilité réduite (comme le flyball) ou aux enfants. Ces derniers peuvent aussi participer à des compétitions d’agility réservées aux moins de quatorze ans. Les sports canins sont alors un vecteur de progrès dans bien des secteurs : confiance en soi, concentration, écoute de son animal, capacité à créer des relations avec le chien et autrui, etc. Via le sport, le chien peut devenir l’ami fidèle, le confident que l’enfant cherchait. Cela peut aussi constituer un bon apprentissage des responsabilités et des thèmes majeurs de la vie. Certaines structures utilisent ainsi l’animal, à travers le sport, comme soutien de thérapies comportementales destinées à l’enfant. Des progrès importants sont notamment constatés chez les jeunes autistes.

Certains maîtres sont si peu confiants dans les capacités de leur chien qu’ils rejettent l’idée de lui laisser un peu d’initiative. Les sorties se font toujours en laisse, l’animal reste dans le couloir de la maison pendant leur absence, sans accès à aucune pièce, etc. Les activités sportives, surtout celles pratiquées en groupe, favorisent alors la prise de conscience des facultés du chien. Par ailleurs, la comparaison avec les autres membres du club leur permet de se rendre compte du caractère naturel de certains comportements ou, au contraire, de pointer des déviances gênantes.

Des bienfaits éducatifs, physiques, comportementaux, etc.

Les sports canins sont une bonne manière de parfaire l’éducation du chien. Ils permettent d’établir une relation de confiance et de jeu avec le maître. Dès lors, l’apprentissage des ordres de la vie courante devient plus aisé, en raison de la capacité du propriétaire à mieux communiquer avec son animal, mais aussi grâce à une meilleure réceptivité de ce dernier aux ordres à réaliser ou à apprendre. Le sport est un moyen de rediriger l’énergie de l’animal vers un exutoire positif. Il lui permet de combattre et d’évacuer son stress. La motivation pour l’apprentissage est également exacerbée par le jeu permanent qui résulte de la réussite des ordres demandés.

L’agility, le frisbee et l’obérythmée sont des disciplines qui exigent concentration et stabilité émotionnelle afin de réaliser une succession de mouvements et d’ordres précis, malgré le bruit environnant et dans un milieu riche en stimuli. La rapidité de compréhension, la disponibilité et l’investissement de l’animal sont alors au maximum.

L’ensemble des sports canins augmentent par ailleurs l’endurance du chien, sa musculature et sa coordination motrice. Le sauvetage aquatique est parfait pour un animal atteint de dysplasie, car la nage induit un renforcement musculaire avec un minimum de contraintes. L’agility et ses obstacles, comme la passerelle, la balançoire ou le toit, exigent une coordination des mouvements qui s’acquiert progressivement au fil des entraînements. Il s’agit également de bons vecteurs pour accompagner des thérapies comportementales lors de syndrome de privation, d’anxiété d’hyperattachement ou en présence de certaines peurs et phobies. Ils peuvent intervenir en tant que thérapie à part entière ou comme récompense ultime : le chien vainc sa peur des bruits en se focalisant sur la succession d’obstacles à passer…