Les peptides antimicrobiens pourraient devenir une alternative aux traitements antibiotiques

L’étude de la résistance génétique des poulets à l’infection par Salmonella a conduit les chercheurs de l’Inra de Tours à étudier les β-défensines aviaires 1 et 2, deux peptides antimicrobiens produits par les leucocytes et les cellules épithéliales intestinales. Ces molécules jouent un rôle important dans la résistance des poulets vis-à-vis de la colonisation intestinale par les bactéries pathogènes. Les peptides antimicrobiens (APs) sont l’arme immunitaire la plus ancienne et la plus répandue chez tous les organismes vivants. Avec les probiotiques, la médecine vétérinaire utilise déjà les vertus des bactéries productrices d’APs. Certaines souches de bactéries lactiques productrices d’APs sont mises à profit par l’industrie agro-alimentaire pour augmenter la durée de vie des aliments. Du 17 au 19 juin, Saint-Malo a accueilli un symposium international dédié aux peptides antimicrobiens. Cette seconde édition, organisée par l’unité mixte de recherche “sécurité des aliments et microbiologie” (Secalim)⁽¹⁾, a été l’occasion de lancer le premier numéro de Probiotics and Antimicrobial Proteins, une revue consacrée aux molécules antimicrobiennes.

Dans un contexte marqué par l’augmentation de la résistance aux antibiotiques, la recherche mondiale s’y intéresse fortement, pariant sur le développement futur de nouveaux composés antibiotiques dotés d’une haute sélectivité. Prévention et traitement des mammites bovines par les cathelicidines produites par la glande mammaire, contrôle de l’émergence de Mycobacterium avium subspecies paratuberculosis par les lantibiotiques issus de Lactobacillus lactis, lutte contre la prolifération intestinale de Clostridium perfringens chez le poulet par deux nouvelles enzymes lytiques fabriquées à partir des génomes de bactériophages, inhibition de Campylobacter jejuni chez le poulet par des APs issus de Lactobacillus salivarius, prévention des infections nosocomiales à Staphylococcus epidermidis via l’incorporation d’APs dans les ciments osseux à base de polyméthacrylate de méthyle ou encore effet antibactérien de fibres de polyester imprégnées de nisine (un APs produit par certaines souches de Lactobacillus lactis), sont quelques-unes des nombreuses pistes explorées par les chercheurs.

• (1) Elle réunit l’ENVN, l’Enitiaa et l’Afssa de Ploufragan.