Les bonnes pratiques du traitement antimicrobien des mammites sont révisées - La Semaine Vétérinaire n° 1364 du 12/06/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1364 du 12/06/2009

Table ronde. Contrôle des mammites des vaches laitières

Actualité

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

Pour estimer l’efficacité d’un traitement antimicrobien, le praticien doit se mettre dans la peau de l’éleveur.

Comment augmenter l’efficacité du traitement des mammites des vaches laitières ? Vétérinaires et éleveurs sont confrontés à des taux de réussite moyens, avec 65 % pour les mammites cliniques et 45 % pour les subcliniques. Deux tiers des éleveurs enregistrent des mammites à répétition. Cette problématique du contrôle des mammites était au menu de la table ronde organisée par Elanco à Milan (Italie), le 25 mai dernier. Trente-trois praticiens allemands, anglais, belges, français, irlandais, italiens et néerlandais, spécialisés en élevage laitier, ont partagé leur expérience avec celle des intervenants, notre confrère Peter Edmonson, du groupe vétérinaire Shepton, situé dans le sud-ouest de l’Angleterre, et Alfonso Zecconi, de l’école de médecine vétérinaire de l’université de Milan.

Connaître son ennemi reste la première étape

Les bonnes pratiques de traitement des mammites comptent classiquement trois étapes : le prélèvement stérile d’un échantillon de lait, la bactériologie et l’antibiogramme. « Ce protocole augmente-t-il le taux de réussite de nos traitements ? Que se passe-t-il sur le terrain ? », a interrogé Peter Edmonson. Les vétérinaires du groupe Shepton ont abandonné les demandes d’antibiogrammes des laits mammiteux. « Les clients ne notaient aucune amélioration du taux de réussite des traitements. » Nos confrères préfèrent investir l’argent des antibiogrammes dans des analyses bactériologiques. « Connaître son ennemi est essentiel pour traiter et prévenir. Toutefois, peu d’éleveurs prélèvent des échantillons et, parmi ceux qui le font, moins de 20 % procèdent de façon stérile. » Par ailleurs, l’écriture systématique des protocoles thérapeutiques est capitale, afin que tous les intervenants de l’exploitation utilisent le même traitement.

Le succès de ces différentes étapes est lié à la détection et au traitement précoce des mammites, à l’utilisation hygiénique des tubes intramammaires, au traitement des cas récurrents, à la réduction de la contamination croisée, etc. Une enquête menée en Ecosse révèle que 70 % des vaches laitières qui nécessitaient un traitement intramammaire n’en recevaient pas. Or, quand faut-il commencer à traiter ? Quels sont les signes les plus précoces ? Une augmentation des numérations cellulaires peut être un signe précurseur. Par la suite, comment évaluer la guérison d’une mammite ? Cette question n’a pas de réponse scientifique simple et pratique. « Que veut l’éleveur ?Une solution, sa solution, construite selon ses critères d’exigence », répond Peter Edmonson.

La tylosine possède une activité anti-inflammatoire

Le traitement antibiotique idéal dépend, bien entendu, de la bactériologie, de l’environnement et des caractéristiques du principe actif. « Un antimicrobien doit posséder trois caractéristiques : avoir une activité intracellulaire, ne pas perturber l’activité phagocytaire mammaire et posséder des propriétés anti-inflammatoires », a listé Alfonso Zecconi. L’enseignant-chercheur a évalué, in vitro, l’effet de la tylosine sur l’activité immunitaire et inflammatoire de cellules épithéliales mammaires infectées par dix souches de Staphylococcus aureus. Outre la confirmation de son action bactéricide dans le compartiment intracellulaire, ces travaux mettent en évidence les propriétés anti-inflammatoires et l’absence d’interférence avec les fonctions immunitaires des cellules épithéliales du macrolide. Comparativement aux témoins (des cellules épithéliales mammaires infectées non traitées), l’étude de la libération des cytokines pro-inflammatoires par les cellules épithéliales infectées traitées montre une diminution significative de la libération des interleukines 1, 6 et du lysozyme. Le traitement n’a pas d’effet sur la libération du tumor necrosis factor (TNF). La libération de la N-acétyl-β-D-glucosaminidase (NAGase), une enzyme qui pourrait avoir une activité antimicrobienne intracellulaire, est significativement augmentée dans le compartiment intracellulaire. La libération par les cellules épithéliales mammaires des médiateurs ayant des effets immunomodulateurs, c’est-à-dire celle de la NAGase dans le compartiment extracellulaire et de l’interleukine 8, n’est pas modifiée par le traitement. De même, l’utilisation de la tylosine n’influence pas le recrutement des polynucléaires neutrophiles et l’activité phagocytaire.

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