Les solutions pour éviter les automutilations chez le chien et le chat sont variées

Comment empêcher un chien ou un chat de se lécher ou de mordiller une plaie, un eczéma ou une suture sur les pattes et le corps, ou encore de se gratter au niveau de la tête Le moyen le plus connu, et sans doute le plus économique, est le carcan, encore appelé collerette ou entonnoir. A la fois souple et résistant, pratique d'utilisation, à usage unique, ajustable autour du cou de l'animal et à la longueur de son museau, le carcan est omniprésent en pratique courante. Le modèle classique, opaque, en polyéthylène, attaché au collier de l'animal et fermé par un système de languette, est le moins cher. Toutefois, ce type de carcan bouche tout le champ de vision du chien ou du chat qui se cogne alors dans tous les obstacles. S'y habituer et prendre ses repères peut être plus ou moins long selon l'animal et, malgré les conseils du praticien, certains propriétaires ont parfois tendance à l'enlever pour le repas ou la balade.

Des modèles translucides en polypropylène rémédient à ces inconvénients, au moins en partie. Légers et souples, ils permettent à l'animal de voir autour de lui, et leur prix reste abordable. La fermeture est assurée par le passage d'une languette ou par un système de “boutonnage” (comme pour le Clic collar). Ce dernier système est plus rapide et plus simple, mais il se révèle parfois moins résistant aux chocs et aux torsions avec un animal agité. D'autres carcans transparents sont teintés selon leur taille (par exemple le Transcol), ce qui permet au praticien d'identifier rapidement celui qui sera adapté à la morphologie de l'animal. Cette coloration ne semble pas perturber les animaux. Des lignes en relief antirayures le rendent moins souple, mais plus résistant. Le carcan Funcol (une variante du Transcol) possède les mêmes caractéristiques, mais il est transparent avec des impressions en forme de pattes de différentes couleurs suivant la taille. Les couleurs et le pourtour ondulé de ces deux modèles leur donnent un aspect esthétique qui plaît aux propriétaires. Leurs prix sont équivalents à ceux des collerettes transparentes.

En outre, un nouveau type de carcan est en passe d'être commercialisé, le Buster confort collar, également constitué de polypropylène translucide. Sur son contour, un caoutchouc léger permet à l'animal de se déplacer sans abîmer les meubles et les portes.

D'autres systèmes que la collerette classique sont disponibles

Il existe d'autres modèles qui se placent autour du cou. C'est le cas du carcan chat, en non-tissé, qui peut aussi être utilisé pour un petit chien. Il s'agit d'un carcan “à l'envers”, qui permet à l'animal de conserver son champ de vision tout en étant protecteur. Léger, il ne gêne pas l'animal dans ses déplacements, mais peut être un peu moins efficace pour empêcher le grattage d'une lésion sur la tête par les pattes arrière. Son prix est abordable, car il est équivalent à celui des carcans opaques.

La minerve Lickol se place aussi autour du cou. En polyéthylène, légère, elle est doublée à l'intérieur d'un revêtement en mousse et est perforée, ce qui permet une bonne ventilation. Elle existe en plusieurs tailles et une bande d'extension peut être ajoutée, ce qui permet de l'ajuster à n'importe quel tour de cou. Son prix est un peu plus élevé que celui des carcans et elle est vendue à l'unité.

Le collier Lune, gonflable, est en polychlorure de vinyle (PVC). Léger, il est réutilisable grâce à une housse lavable. Il existe en plusieurs tailles, de différentes couleurs. L'élément gonflable et la housse peuvent être changés, car ils sont vendus séparément. La minerve Lickol et le collier Lune conservent le champ de vision de l'animal, mais l'empêchent totalement de tourner la tête, donc évitent les léchages et les mordillements. En revanche, le grattage de la tête reste possible. Un autre inconvénient du collier Lune est son coût, mais il peut être contourné via un système de location par le praticien, avec caution s'il est abîmé ou perdu.

Des solutions de rechange pour la protection des pansements

Le système Propal est une alternative au carcan totalement différente. Composé de PVC, il est formé de deux arceaux, l'un placé au niveau des vertèbres lombaires et l'autre des cervicales, maintenus par deux sangles ventrales et deux barres transversales qui rigidifient partiellement l'axe vertébral. Les arceaux sont malléables après les avoir trempés dans l'eau chaude à 60 °C, afin de les adapter aux tours de cou et de région lombaire. L'axe vertébral est rigidifié, mais l'animal peut bouger sans contrainte, car le bassin reste libre. Il peut se déplacer, manger et dormir normalement. Cependant, le système Propal n'empêche pas l'accès aux membres antérieurs, limite seulement le grattage de la tête, et le temps de pose est plus long que pour un carcan. Mais il évite le léchage, et surtout il est le seul système à empêcher efficacement le grattage du corps par les pattes arrière.

Des systèmes de bandages peuvent aussi réduire le grattage par les postérieurs et le léchage d'une cicatrice abdominale postchirurgicale, tout en protégeant le pansement contre les salissures et sans rien changer au mode de vie de l'animal. C'est le cas du pansement abdominal blanc, en coton avec des attaches velcro, qui permet de maintenir les bandages abdominaux, ainsi que du bandage abdominal chien, muni de scratch.

Le bandage poitrail présente les mêmes avantages pour un pansement ou une cicatrice au niveau de la poitrine. Le pansement Body abdominal, en lycra tissé, est pratique, car il est extensible et facile à mettre en place. Deux modèles prédécoupés existent en plusieurs tailles, pour mâle ou femelle, et permettent à l'animal de faire ses besoins. Il est lavable et réutilisable. Dans la même gamme, le pansement Body patte est lavable, protège contre les salissures et le léchage, et peut être réutilisé. Il se fixe à l'aide de boutons-pressions que l'animal ne peut retirer seul. Il existe en plusieurs tailles et peut être découpé pour s'adapter à d'autres parties du corps, selon l'endroit où se trouve la plaie (tête, etc.).

Les systèmes de protection des pattes ne dispensent pas toujours d'un carcan

Lors de blessure aux coussinets ou à l'extrémité des pattes, certains modèles permettent à l'animal de se déplacer normalement sans risquer de se blesser davantage ou de souiller sa plaie ou son pansement. Des chaussettes avec une semelle en caoutchouc étanche peuvent ainsi être fixées sur la patte par une bande adhésive. De même, la botte Mikki, dotée d'une semelle de cuir, s'attache par des lacets et prend un aspect amusant. Quant à la botte Buster, en latex, avec une semelle rigide pour la protection des coussinets, elle se fixe par un système de velcro et est adaptée aux chiens de travail, car c'est un bon système de protection durant la marche, sur tous les terrains. Ces protections des extrémités des pattes nécessitent parfois un petit temps d'adaptation. Elles ne dispensent pas d'un carcan, car l'animal peut être tenté de les mordiller et de les abîmer.

Enfin, le pansement Lune gonflable pour membre postérieur remplace le pansement de Robert-Jones. Il s'adapte à la patte avec l'intensité du serrage et du gonflage, protège contre les chocs et est imperméable. Assez coûteux, il est réutilisable et peut être lavé et stérilisé si besoin, voire loué.