Face au nouveau virus, l'Organisation mondiale de la santé est confrontée à des dilemmes - La Semaine Vétérinaire n° 1362 du 29/05/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1362 du 29/05/2009

Santé publique. Evolution de la grippe A/H1N1

Actualité

Auteur(s) : Nathalie Devos

Fromage ou dessert  », « cigale ou fourmi  », « vacciner contre la grippe saisonnière ou contre la grippe A H1N1 ? »… La vie n'est qu'une suite de choix, des plus simples aux plus compliqués. Le premier n'engage pas le pronostic vital. Il peut juste, à l'occasion, révéler un soutien aux producteurs de lait, dans une colère noire en ce moment. Le deuxième est déjà plus stratégique en ces temps de crise financière. Quand au troisième… il relève de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Alors qu'elle annonce l'imminence de la pandémie due au nouveau virus H1N1 depuis déjà plus d'un mois, elle semble avoir du mal à définir la prochaine stratégie vaccinale. Si le nouveau virus H1N1 est pour le moment jugé modérément virulent, il pourrait se montrer beaucoup plus meurtrier à l'automne prochain, voire avant, à la faveur d'une mutation génétique, déclare l'OMS. En outre, elle n'exclut pas le risque qu'il se recombine avec le virus H5N1 de la grippe aviaire, le “tueur” de volailles, dans l'hémisphère Sud. Quid alors de la dangerosité de ce “mélange” ? D'un autre côté, l'épidémie saisonnière “classique” pourrait tuer davantage que le virus actuel. Face à ce dilemme, l'organisation a décidé, pour l'instant, de ne pas stopper la fabrication des vaccins saisonniers et envisage celle d'un vaccin dirigé spécifiquement contre le H1N1 début juillet. A cette date en effet, la production des vaccins saisonniers sera achevée. « Nous allons encore attendre un petit moment et suivre l'évolution du virus avant de prendre une décision », résumait Keiji Fukud, sous-directeur général de l'OMS, le 22 mai dernier. L'idéal serait que le H1N1 ait la “gentillesse” de s'éclipser pendant quelques mois et de s'abstenir de muter. La production de vaccins étant longue et coûteuse, cela arrangerait tout le monde, l'OMS comme l'industrie pharmaceutique. Mais comme l'a récemment souligné Margaret Chan, directrice générale de l'OMS, le H1N1 est « un virus malin qui agit sournoisement ».

L'OMS table sur 5 milliards de doses vaccinales contre le H1N1 en un an

L'organisation estime que l'industrie pharmaceutique mondiale serait en mesure de fabriquer jusqu'à près de cinq milliards de doses de vaccin contre le virus H1N1 en une année, en cas de pandémie déclarée. Le 25 mai dernier, Sanofi Pasteur a indiqué avoir d'ores et déjà reçu la première commande du département américain de la Santé pour la fabrication de vaccins contre le virus de la grippe A/H1N1, d'un montant de 190 millions de dollars. Le lendemain, Novartis aurait aussi reçu une commande émanant des Etats-Unis (289 millions), ainsi que GlaxoSmithKline (181 millions).

A l'heure où nous mettons sous presse, 12 954 personnes contaminées sont recensées dans 46 pays (dont 6 764 aux Etats-Unis, 4 174 au Mexique et 921 au Canada, les Etats les plus touchés), ainsi que 92 morts (dont 80 au Mexique). « Les autorités doivent s'attendre à observer davantage de cas graves et mortels, notamment dans les pays en développement, dont les populations sont particulièrement vulnérables », a averti Margaret Chan.

Vers une redéfinition des niveaux d'alerte pandémique ?

Actuellement, l'OMS maintient son alerte pandémique au niveau 5. Or la plupart des cas de contamination comptabilisés au Japon (350) sont d'origine communautaire, ce qui permet de considérer ce pays comme un foyer secondaire d'infection. L'agence onusienne se fondant uniquement sur l'étendue de la maladie pour définir son niveau d'alerte, ce foyer secondaire devrait, en toute logique, le faire passer au sixième échelon, c'est-à-dire celui de la pandémie déclarée.

Toutefois, en réponse à une question sur un éventuel changement, Margaret Chan a rappelé que les phases de préparation pandémique ont été définies dans le contexte de la grippe aviaire H5N1. « La grippe A/H1N1 présente un tableau clinique bien différent, jusqu'ici beaucoup plus bénin, car la maladie guérit spontanément, contrairement à l'affection due au virus H5N1 qui entraîne un taux de mortalité de 50 à 60 %. D'autres critères doivent donc être pris en considération pour élever le niveau d'alerte, comme l'augmentation du nombre de cas graves sur d'autres continents que l'Amérique du Nord », ont expliqué les représentants de l'OMS.

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