La concentration du marché de l'industrie pharmaceutique inquiète deux tiers des vétonautes - La Semaine Vétérinaire n° 1360 du 15/05/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1360 du 15/05/2009

Entre nous

QU'EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Nicolas Fontenelle

Grossir ou périr. Telle est désormais la règle pour l'industrie pharmaceutique. Chaque année, le secteur annonce son lot de fusions ou d'acquisitions. 2009 se révèle déjà un bon cru. Fin janvier, l'Américain Pfizer rachetait son compatriote Wyeth, consolidant sa place de leader mondial. Début mars, Merck annonçait l'acquisition de Schering-Plough, qui lui-même venait à peine de digérer le rachat d'Organon et d'Intervet. Ces “méga-fusions” conduisant à des positions dominantes sur le marché de la santé animale, la course au rachat est lancée : Sanofi Avantis convoite les 50 % que détient Merck dans Merial, et les activités de Fort-Dodge possédées par Wyeth en font rêver plus d'un. En résumé, la concentration du marché de la pharmacie vétérinaire se poursuit. Selon les données de l'Association interprofessionnelle d'étude du médicament vétérinaire (AIEMV), en prenant en compte la récente fusion d'Intervet et de Schering-Plough, les quatre premiers laboratoires représentent 57,45 % du marché français (pet food compris) et les dix premiers, 83,80 %. Cette situation inquiète visiblement les vétonautes. « La concentration nuit à la concurrence. Qui peut garantir une réelle liberté sur les prix ? », s'interroge un praticien. « Le nombre de produits sur le marché s'en ressentira », assure un autre. A cet égard, un rapport de l'Agence du médicament vétérinaire(1) montre bien qu'une part non négligeable du manque de disponibilité du médicament vétérinaire en France résulte de la concentration du marché vétérinaire qui a accompagné, dans les années 90, la mise en place d'une réglementation plus stricte, notamment les limites maximales de résidus (LMR). Moins nombreuses, les entreprises ont délaissé des pans entiers du marché par manque d'intérêt financier, et seules les espèces animales les plus importantes ont fait l'objet de travaux de recherche. Aujourd'hui, près de cent cinquante produits suffisent à générer la moitié du chiffre d'affaires du médicament vétérinaire hexagonal.

Le regain d'intérêt actuel des grands laboratoires pour la santé animale n'est pas un hasard. Malgré plusieurs années de forte croissance, les ventes mondiales de médicaments vétérinaires ont encore progressé de 7,2 % l'an passé (3,5 % en France). Ces produits sont peu exposés aux génériques et les prix ne sont pas encadrés. Tout l'inverse de la santé humaine, où les génériques représentent deux tiers des médicaments les plus communs, les découvertes de nouvelles molécules sont rares et certaines régulent fortement les prix. Du coup, le marché de la santé animale apparaît aujourd'hui comme un relais de croissance efficace. A préserver et à développer ?

réactions Internet

Les laboratoires cherchent la bonne dimension

Il n'y a pas de différence fondamentale entre les entreprises. Les gros éleveurs absorbent les petits, et personne n'y trouve à redire. Les laboratoires cherchent la bonne dimension pour rester compétitifs et pouvoir dégager des budgets de recherche efficaces. C'est la marche inéluctable vers une meilleure productivité.

La concurrence entre petites unités tire les prix vers le bas, ce qui peut paraître profitable à court terme pour le client. Pas à long terme. On voit bien que deux ou trois sociétés solides de distribution de produits vétérinaires valent mieux qu'un plus grand nombre. A l'inverse, cette concentration est inquiétante, car elle limitera sans doute la variété de l'offre de produits. Mais comme pour les autres secteurs d'activité, elle est inéluctable.

Daniel Tournadre

Une bonne nouvelle

Du point de vue de la médecine humaine, ces fusions sont une bonne nouvelle pour optimiser la recherche. Mais en contrepartie, il faudrait une réglementation commerciale à l'échelon mondial, pour permettre à chaque individu sur terre d'avoir accès aux nouvelles molécules.

Alain Jonchère
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr