Le recours aux animaux pour la recherche sur les maladies graves est majoritairement bien accepté

56 % des Français sont favorables à l’expérimentation animale pour la découverte de vaccins ou de médicaments destinés à l’homme, et 69 à 77 %⁽²⁾ pour faire avancer la recherche contre les maladies graves les plus connues (cancers, Sida, maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, affections génétiques, diabète, etc.). Tels sont les résultats du sondage⁽¹⁾ réalisé en France auprès de mille trois personnes en décembre 2007, à la demande du Groupe interprofessionnel de réflexion et de communication sur la recherche (Gircor). L’objectif était de connaître l’opinion des Français sur l’utilisation des animaux à des fins scientifiques ou médicales.

Certains voient toutefois dans la recherche un « profit commercial »

Les réponses à cette enquête révèlent aussi que 71 % des sondés savent que l’expérimentation animale est réglementée et, une fois les grandes lignes de cette réglementation rappelées⁽³⁾, 76 % la trouvent pertinente. En outre, 67 % des Français acceptent l’utilisation des primates dans les domaines de la recherche pour lesquels ces animaux sont indispensables. Ils ne sont plus que 14 % à l’accepter pour n’importe quelle recherche. Par ailleurs, 79 % des personnes interrogées trouveraient tout à fait regrettable que la recherche française soit délocalisée si l’expérimentation n’était plus possible en France. Le principal enseignement de ce sondage est que la plupart des Français acceptent le recours à l’expérimentation animale pour des motifs sérieux. De plus, une large majorité d’entre eux ont connaissance d’une réglementation et en approuvent le contenu. Le contrôle des services de l’Etat constitue un soutien essentiel à son acceptation. A contrario, l’enquête fait aussi apparaître que 19 à 27 %⁽²⁾ des sondés sont tout à fait contre l’utilisation des animaux quand il s’agit de progresser dans la lutte contre les maladies graves et 42 % y sont plutôt ou tout à fait opposés pour la recherche sur les médicaments et les vaccins. Selon les auteurs du sondage, cette différence de pourcentage est liée à une caractéristique de l’opinion publique qui distingue la recherche, porteuse d’espoir, et les produits de cette recherche (médicaments et vaccins) qui sont parfois entachés « d’un profit commercial ».

Pour les chercheurs, l’effort devra donc particulièrement porter sur les principes éthiques appliqués en expérimentation animale, tels que l’explication de l’intérêt de l’étude menée et le niveau acceptable de contrainte imposée aux animaux.

• (1) « Résultats d’un sondage relatif à l’expérimentation animale en France », Bruno Verschuere et François Lachapelle, 2008. Ce sondage a été réalisé par l’institut LH2 et l’agence Beaufixe.

• (2) Pourcentage variable selon la maladie évoquée.

• (3) Les dispositions légales interdisent les expériences non nécessaires, réglementent la provenance des animaux, les conditions d’hébergement et les soins à leur apporter, et imposent d’éviter les douleurs et les dommages inutiles.