La rurale est maintenue sous perfusion grâce à la fièvre catarrhale - La Semaine Vétérinaire n° 1355 du 10/04/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1355 du 10/04/2009

Languedoc-Roussillon

Sud-Est

Auteur(s) : Myriem Lahidely

Le Languedoc-Roussillon fait partie des quatre régions de France où le revenu moyen des praticiens est le plus faible. Entre praticiens des villes et des champs, les disparités sont grandes. Globalement, les zones rurales souffrent, alors que la situation des cliniques urbaines est plus confortable. Par exemple, trois nouvelles installations sont en cours autour de Béziers et l’annonce de la construction d’une clinique intra-muros confirme la vitalité de la canine dans cette ville. « L’activité vétérinaire n’est pas en baisse dans notre région, les installations sont régulières, notamment de jeunes praticiens », indique d’ailleurs l’Ordre régional des vétérinaires. Cependant, pour la première fois en 2008, deux fermetures de cabinet et une dissociation dans une société civile professionnelle de trois vétérinaires ont été enregistrées. Les associés n’arrivaient plus à vivre des revenus de la clinique. « L’une des fermetures fait suite à un départ en retraite. Le vétérinaire n’est pas parvenu à revendre. C’est nouveau. Serait-ce le début de la crise ? », s’interroge l’Ordre.

Dans l’Aude, « l’économie des cabinets n’a jamais été florissante, puisque le revenu par tête d’habitant est l’un des plus faibles de France, mais notre département pratique aussi les tarifs les plus bas du pays », remarque un vétérinaire. Une poignée de praticiens travaillent en rurale sur les marges du département, les autres, assez concentrés sur le bord de mer, font de la canine pure. Là, la fréquentation des cabinets est en baisse légère, le panier moyen du pet food également. « Néanmoins, le chiffre d’affaires global s’est maintenu, voire a augmenté en 2008. Les anciens cabinets sont moins sensibles à la crise que les nouveaux venus et 2008 est plutôt une année satisfaisante », résume un membre du syndicat des vétérinaires libéraux audois.

Les installations se font de plus en plus rares

En Lozère, département rural et faiblement peuplé, « l’activité est difficilement lisible », estime Frédéric Decante, praticien à Banassac. Son chiffre d’affaires se répartit entre rurale (60 %), équine (25 %) et canine (15 %). « Sur quatre à cinq ans, il y a eu un frein en canine et en équine, mais une augmentation de l’activité en rurale en raison de la fièvre catarrhale ovine », constate-t-il. Une rurale que plusieurs professionnels considèrent sous perfusion en raison de cette campagne de vaccination. Dans un département qui compte douze cabinets vétérinaires, pour une quarantaine de praticiens, les installations sont de plus en plus rares. « Nous sommes plutôt à la recherche de remplaçants et c’est difficile car, malgré la demande dans cette région où l’élevage de montagne est une activité essentielle, il y a peu de candidats à la rurale », note le président du Groupement technique vétérinaire, Alain Delarochette.

Dans le Gard, l’activité principale reste la canine. Un peu de rurale perdure en Camargue, bien entendu, et dans les Cévennes (ovins). Il y a trois ans, Lionel Harmelin, praticien à Pont-Saint-Esprit et président du syndicat des vétérinaires libéraux gardois, a vu son chiffre d’affaires baisser. Il est reparti à la hausse en 2009, après s’être associé… à sa concurrente ! « C’était la seule façon de continuer, de renforcer notre économie, remarque-t-il. Mais je ne sais pas ce qui se passerait, en termes de viabilité, si un jeune vétérinaire venait à s’installer ici. »

Repères

• Cabinets/cliniques : 258

• Libéraux (hors consultants et collaborateurs libéraux) : 377

• Praticiens canins : 368

• Praticiens mixtes et ruraux : 130

• Praticiens équins : 82

• Chiffre d’affaires moyen 2006 : 253 k €

• Revenu moyen des libéraux :

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