L'Australie appelle les éleveurs de moutons à la vigilance concernant la lupinose - La Semaine Vétérinaire n° 1354 du 03/04/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1354 du 03/04/2009

Elevage ovin. Mycotoxines

Actualité

Auteur(s) : Marie Sigaud

Le département de l’Agriculture et de l’Alimentation australien a fait part de son inquiétude à la suite de cas de lupinose dans différents élevages de mérinos, au sud du pays. Cette maladie a même causé la perte de quatre-vingt-dix moutons dans l’une des exploitations, au début du mois de mars. La lupinose, provoquée par la consommation de lupins dans des conditions et des quantités particulières, est un problème récurrent en Australie, qui caracole en tête du peloton des producteurs de laine, avec près d’un quart de la production mondiale, mais qui est également le premier producteur et exportateur de lupin à l’échelle internationale. Le lupin est une plante communément consommée par les hommes et les animaux de rente. Trois types sont cultivés en grande quantité pour l’alimentation du bétail et des volailles : le lupin jaune, blanc et bleu. La consommation de certaines variétés peut entraîner une intoxination ou un empoisonnement, accentué par certaines conditions météorologiques. Les animaux de rente peuvent ainsi être victimes d’un empoisonnement consécutif à la consommation de lupins amers riches en alcaloïdes toxiques et de lupinose. La première forme se traduit par un syndrome nerveux déclenché par les alcaloïdes. Les lignées actuellement cultivées sont pauvres en alcaloïdes toxiques, ce qui induit un risque minime. Pour sa part, la lupinose est provoquée par l’action de mycotoxines sécrétées par un champignon (Phomopsis leptostromiformis) parasite de certaines espèces de lupins, le blanc et le jaune.

Les mycotoxines, du type phomopsines, sont produites sur certaines parties des plantes infestées, en particulier la tige. Certaines conditions météorologiques favorisent ce phénomène, comme après un épisode de pluie. Ces toxines sont hépatotoxiques et engendrent l’interruption en métaphase des cellules en mitose, la nécrose cellulaire et le relargage d’enzymes hépatiques, provoquant ainsi de graves lésions hépatiques qui mènent à l’apparition d’un ictère. La lupinose est importante en Australie et en Afrique du Sud, et a été rapportée en Nouvelle-Zélande, mais aussi en France.

Tous les animaux qui évoluent dans des pâtures contenant du lupin peuvent être affectés, qu’il s’agisse des bovins, des chevaux, voire des porcs. Toutefois, les moutons sont les plus sensibles à la mycotoxine.

Même les variétés considérées comme résistantes peuvent produire assez de toxine

De nombreuses variétés de lupins sont résistantes au champignon, par exemple le lupin bleu (variété la plus cultivée en Australie), mais elles ne sont pas complètement immunisées. Même si elles produisent la toxine en moindre quantité, la maladie peut apparaître lorsque des conditions particulièrement favorables sont réunies. La température, l’hygrométrie ou encore la pluviométrie sont autant de facteurs susceptibles de jouer en faveur de la production de toxines. Le champignon et les phomopsines se retrouvent principalement sur la tige des lupins. Or les moutons mangent préférentiellement les autres parties de la plante. Mais en cas de pâturage intensif, notamment au-delà de quinze moutons par hectare, les animaux ont plus tendance à manger les zones moins appétentes, parmi lesquelles les tiges.

Dès les premiers signes les animaux doivent être retirés immédiatement de la pâture

Le premier signe de la maladie peut être un état de faiblesse, voire de léthargie chez certaines bêtes, parfois accompagné de cécité. Puis apparaissent des signes d’ictères. En cas de manifestation aiguë consécutive à la consommation massive de lupins contaminés, la mort des animaux peut survenir dans les trois à quatorze jours.

Il n’existe aucun traitement miracle et les recommandations se résument à maintenir les animaux dans un environnement adapté qui vise à minimiser le stress, à restaurer l’appétit et à éviter la déshydratation en attendant que les dommages causés au foie se résorbent.

La détection rapide de la lupinose et le déplacement immédiat du troupeau permettent d’éviter la mort des moutons. C’est pourquoi la surveillance des troupeaux dans les pâtures contenant du lupin est l’une des mesures essentielles pour le contrôle de la maladie. L’éleveur doit être à l’affût du moindre signe évocateur, afin de mettre rapidement son troupeau à l’abri.

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