Et si la France était la mieux lotie ?

Finalement, ce n’est pas si mal ici. » Cette pensée a certainement traversé l’esprit de la vingtaine d’étudiants rassemblés pour la table ronde “Vétérinaires dans le monde”, organisée par l’antenne junior lyonnaise du Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL), le 11 mars dernier⁽¹⁾.

Pierre Buisson, secrétaire général du SNVEL, a en effet montré que les jeunes Français sont plutôt bien lotis. A la qualité de l’enseignement s’ajoutent le faible coût de la formation et le bon taux d’embauche à la sortie de l’école. Son intervention, qui comparait le cursus français à celui des autres pays, a aussi permis de rappeler qu’un étudiant issu d’une école d’un des vingt-sept Etats membres peut exercer dans n’importe quel autre pays, sans passer de diplôme d’équivalence. En revanche, exercer aux Etats-Unis ou en Suisse nécessite de repartir presque de zéro…

Le conférencier a notamment évoqué le cas des diplômés espagnols qui n’effectuent aucun passage en clinique au cours de leur formation initiale et, au final, ne sont que 20 % à exercer réellement la profession vétérinaire. Cela contribue à expliquer le nombre d’étudiants espagnols qui fréquentent les écoles hexagonales dans le cadre d’un programme Erasmus !

Mandat sanitaire, formation publique, décret prescription-délivrance : un modèle unique

Yannick Poubanne, membre du Conseil supérieur de l’Ordre, a ensuite dressé un panorama mondial des cliniques vétérinaires, insistant sur les particularités de chaque pays. Les Etats-Unis abritent ainsi des cliniques ambulantes ou organisées en chaînes, un schéma que ne permet pas le principe d’unicité du domicile professionnel en France.

Revenant en Europe, notre confrère a détaillé le cas de la Suède, confrontée à la désertification de certaines zones, notamment au nord. Face à cette situation, le gouvernement rétribue des vétérinaires, alors fonctionnarisés, pour qu’ils s’y installent. Une autre particularité du pays est le fort taux d’animaux domestiques assurés. Il n’est pas rare d’y rencontrer des structures organisées autour d’une vingtaine de praticiens.

Plus au sud, en Espagne, le milieu vétérinaire est hyperconcurrentiel. La plupart des cliniques comptent un à deux confrères et dépendent souvent d’activités annexes comme le toilettage ou la vente d’accessoires.

Et la France dans tout cela La triade “mandat sanitaire, formation délivrée par l’Etat et décret prescription-délivrance” en fait un cas unique. Et si elle a beaucoup à apprendre de ses voisins, elle ne s’en sort pas si mal !

• (1) Le SNVEL junior avait précédemment organisé une conférence sur « le monde vétérinaire d’aujourd’hui et de demain », à la mi-décembre 2008.

• Pour en savoir plus : www.veterinaire.fr, www.snvel.fr