La vaccination des mères pourrait remplacer les coccidiostats chez le poulet de chair - La Semaine Vétérinaire n° 1352 du 20/03/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1352 du 20/03/2009

Pathologie aviaire

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Alassane Keïta

Une immunité maternelle peut être transmise aux poussins de façon passive.

Les coccidioses sont des maladies majeures contre lesquelles il est indispensable de lutter dans les élevages de volailles. Elles se manifestent par de la diarrhée, des mortalités, des baisses de poids et une dégradation de l’indice de consommation qui peuvent entraîner des pertes importantes. Le développement des coccidies peut être limité par l’usage systématique d’additifs alimentaires contenant des substances chimiques (chimioprévention), de médicaments vétérinaires (traitement curatif) ou de vaccins. En Europe, les vaccins disponibles sont surtout utilisés chez les volailles dont la durée de vie est assez longue (poulet label, poule, dinde). Chez le poulet de chair à croissance rapide, il est presque impossible de mettre en œuvre des traitements curatifs, car leurs temps d’attente sont souvent incompatibles avec la brève durée de vie de ces animaux. En raison de son coût, la vaccination est également peu pratiquée dans cette production, la plus courante aujourd’hui à travers le monde. Par ailleurs, l’usage systématique d’anticoccidiens dans l’aliment peut générer des résistances et la possibilité de leur interdiction définitive par les instances européennes reste d’actualité.

Les résultats obtenus nécessitent une validation statistique

Un article(1) présente différentes études qui évaluent la protection anticoccidienne des poulets de chair à travers la vaccination des mères. La première présente les résultats obtenus chez des poulets issus de mères vaccinées (vaccin CoxAbic®, non commercialisé en France, laboratoire Teva, Israël) et qui ne reçoivent aucun anticoccidien. Ils sont comparés à ceux de poulets dont l’aliment contient un anticoccidien ionophore (voir tableau 1). Dans la deuxième étude, ils sont comparés à des poulets qui reçoivent un vaccin vivant anticoccidien (voir tableau 2). Même si les données ne sont pas analysées statistiquement, elles font apparaître que les poulets provenant de mères vaccinées et ne recevant pas d’anticoccidien sont comparables aux poulets témoins (qui bénéficient d’une administration d’anticoccidien dans l’aliment ou sont vaccinés).

La troisième étude présente les résultats de plusieurs lots de poulets dont les mères sont vaccinées (vaccin CoxAbic®), sur une période de deux ans, sans utilisation d’anticoccidien dans l’aliment. Au total, plus de 50 millions de poulets sont concernés. Aucun cas de coccidiose n’est noté pendant ce laps de temps, et les résultats restent comparables à ceux des lots antérieurs à la mise en place de l’expérimentation.

La quatrième étude (voir tableau 3) présente les résultats des scores de lésions de coccidiose après l’inoculation de coccidies à trois groupes d’animaux : un lot de poulets vaccinés avec un vaccin vivant, un autre recevant un anticoccidien (salinomycine) dans l’aliment et un dernier issu de mères vaccinées (vaccin CoxAbic®). Les scores lésionnels sont évalués à vingt-quatre, trente et trente-cinq jours d’âge. Malgré l’absence d’analyses statistiques et de précisions sur le nombre de poulets dans chaque groupe, les scores semblent moins élevés dans le lot de poulets issus de mères vaccinées.

Ces différents résultats semblent indiquer qu’une immunité maternelle contre les coccidies peut se développer et être transmise aux poussins de façon passive. Selon les auteurs, la nature du vaccin injectable utilisé (vaccin sous-unitaire provenant de gamétocytes d’Eimeria maxima et protégeant contre les autres coccidies du poulet par protection croisée) permet la transmission de cette immunité passive. Les vaccins commercialisés en Europe sont administrés par voie orale. L’immunité, consécutive au développement des coccidies vaccinales dans l’intestin du poussin, est donc essentiellement locale. Les résultats décrits dans cet article devront cependant être confirmés par des études plus rigoureuses et statistiquement validées.

  • (1) A. Michael, E. Ashash et V. Shriker : « Maternal vaccination against coccidiosis is an option », World Poultry, n° 9, vol. 23, pp. 36-37.

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