Jean-Sébastien Guitton surveille les populations de lièvres et de lapins - La Semaine Vétérinaire n° 1352 du 20/03/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1352 du 20/03/2009

Un vétérinaire de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS)

Éclairage

UNE JOURNÉE AVEC…

Notre jeune confrère se penche sur les maladies et le comportement des lagomorphes depuis 2003.

Sous une pluie battante, Jean-Sébastien Guitton (N 01) et ses collègues partent à la chasse au lapin. Ils n’ont ni fusil ni piège, mais sont armés d’une batterie d’outils de tests et de mesures pour examiner les animaux, terrorisés par leur capture. Depuis 2003, notre confrère étudie le comportement et les maladies des lièvres et des lapins sauvages en France. Employé par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), un établissement public sous tutelle des ministères de l’Environnement et de l’Agriculture, il fait partie de la centaine de personnes qui se consacrent à la recherche appliquée. L’effectif principal de l’ONCFS regroupe les techniciens de l’environnement, anciennement appelés garde-chasses. « Il existe aussi une équipe de vétérinaires détachés auprès de l’unité sanitaire de la faune, précise le jeune chercheur. Leur rôle est de gérer le réseau Sagir, chargé de l’épidémiosurveillance des maladies transmissibles à l’homme et aux animaux domestiques. »

Jean-Sébastien Guitton, lui, a choisi la voie de la recherche. « Une fois à l’école vétérinaire, se souvient-il, j’ai décidé de faire une maîtrise de biologie à la place de la T1 Pro. J’ai poursuivi par un DEA de statistiques et de modélisation en biologie. J’ai toujours été plus intéressé par le fonctionnement des maladies à grande échelle que par les cas individuels. » Il peut donc maintenant s’en donner à cœur joie. Le rôle des chercheurs de l’ONCFS est en effet de surveiller et d’étudier les populations d’animaux sauvages en France. Ces travaux sont financés par l’Etat et par les cotisations des chasseurs. « Nous étudions principalement les populations de gibiers, qu’ils soient terrestres ou qu’il s’agisse d’oiseaux migrateurs. Nous surveillons également les espèces protégées comme les loups et les ours. »

Notre confrère a aussi un rôle de conseil auprès des chasseurs

Après un premier travail sur les lapins dès 2003, Jean-Sébastien Guitton étudie principalement les lièvres depuis quelques années. Il doit déterminer le plus précisément possible les dynamiques de populations et l’impact des maladies sur ces populations. « Le but est, bien entendu, de fournir des données détaillées aux chasseurs, mais nos recherches vont bien au-delà. Nous travaillons en collaboration avec d’autres grandes structures, comme l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS). »

Notre confrère a débuté ses travaux en se penchant sur l’impact de la myxomatose et de la maladie hémorragique du lapin (rabbit hemorraegic disease, RHD). Après avoir examiné la résistance génétique des lapins et l’immunité transmise par le lait maternel, il a travaillé sur la maladie hémorragique du lièvre (european bown hare disease, EBHS). « Elle a beaucoup préoccupé les chasseurs, car elle a décimé des populations entières, remarque notre confrère. Nos études n’ont pas pour but de lutter contre ces maladies contre lesquelles on ne peut pas grand-chose, mais plutôt de les comprendre et de les anticiper. »

A présent, ses recherches se concentrent sur les strongles pulmonaires du lièvre. « Le rôle des parasites a longtemps été sous-estimé, insiste le chercheur. Mais nous nous sommes rendu compte qu’ils sont particulièrement corrélés à la fluctuation de la population de lièvres. Il faut donc impérativement les prendre en considération pour comprendre l’ensemble du schéma des populations. »

Parallèlement, notre confrère joue un rôle de conseil auprès des chasseurs qui mettent en place des systèmes de garenne pour réintroduire des lapins sauvages dans des zones où ils ont disparu. « Le but n’est pas d’élever des lapins pour les chasser ensuite. Il s’agit véritablement de réintroduire une espèce sauvage là où elle n’est plus présente. L’objectif est d’avoir en permanence des lapins de souche sauvage. » Cette année, cent quarante lapins ont été réintroduits dans la commune de Férel, près de Redon (Bretagne). Le projet, mis en place voici trois ans, commence à porter ses fruits. « Nous plaçons des colliers émetteurs sur les lapins pour analyser les données de déplacement et de mortalité. Cela permettra à d’autres chasseurs de repeupler un territoire. »

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