Les praticiens rejettent l’idée de prendre leur retraite à soixante-dix ans, mais sont résignés sur leur futur - La Semaine Vétérinaire n° 1350 du 06/03/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1350 du 06/03/2009

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Nicolas Fontenelle

« Alors Madoff, comment avez-vous eu l’idée de rémunérer les premiers investisseurs avec les fonds des derniers entrants ?

– Je me suis inspiré du régime de retraite par répartition des Français. » Cette blague, envoyée par un praticien rhône-alpin en commentaire de notre sondage, est révélatrice de l’état d’esprit des vétonautes. Ils rejettent massivement l’idée d’une retraite à soixante-dix ans, mais ils se résignent : la situation financière du système de retraite ne leur permettra pas de partir avant. « Je ne souhaite pas travailler jusqu’à cet âge, mais la situation de la génération des baby boomers, qui vit actuellement une retraite dorée avec nos cotisations, ne sera pas celle des vétérinaires trentenaires. Nous savons bien ce qui nous attend : bosser comme des ânes jusqu’à soixante-huit ou soixante-dix ans pour toucher une pension de misère… », tempête l’un d’eux. « Nous n’aurons pas trop le choix. Le tout est que la santé suive », remarque un autre. « Devenir gâteux derrière sa table de consultation ou être un retraité misérable dans un deux-pièces-cuisine, à chacun de choisir… Quoi que nous fassions, prendre notre retraite trop tôt nous plongera dans la misère », s’attriste un troisième.

Aujourd’hui, seulement 2 % des Français de plus de soixante-cinq ans sont en activité. Pour la plupart, ce sont des professionnels libéraux ou des indépendants. En raison de l’allongement de la durée de vie, et pour ne pas plomber davantage le régime par répartition, le gouvernement veut encourager les seniors (plus de cinquante ans) à travailler plus longtemps.

Mais suffit-il de repousser l’âge de la retraite pour développer l’emploi des plus de soixante-cinq ans ? Pas certain. Quid de l’évolution des parcours professionnels, de la mobilité, de la formation et des conditions de travail ? Rien n’est prévu pour accompagner la loi votée fin 2008(1). La Finlande est devenue le meilleur élève européen en matière d’emploi des seniors en améliorant considérablement le bien-être au travail.

Exercer jusqu’à soixante-dix ans, pourquoi pas, mais dans quelles conditions ? « En canine, pas de problème. En rurale, il faudra arrêter tous les travaux trop physiques comme l’obstétrique et la prophylaxie », constate un praticien rural. « A soixante-huit ans, on n’a plus les mêmes capacités qu’à trente pour enjamber des barrières ou esquiver des coups de pied, et plus assez de force pour retourner une matrice tordue ou soulever un veau de 70 kg pour le sortir par césarienne, détaille un praticien de Basse-Normandie. Mais pour celui qui dirige un cabinet canin en employant des salariés et en se réservant du boulot un peu plus intéressant, intellectuellement, que les vaccins ou les castrations de chat, alors travailler jusqu’à soixante-dix ans n’est pas un souci, dans la mesure où aucun problème important de santé ne survient. » Une fracture de plus entre ruraux et canins ?

  • (1) Voir La Semaine n° 1346 du 6/2/2009 en page 47.

réactions Internet

Egalité entre privé et public

Les caisses de retraite des libéraux, des artisans, etc., paient déjà suffisamment celles des fonctionnaires et des parafonctionnaires (EDF, SNCF, etc.). Que tout le monde soit d’abord mis sur un pied d’égalité face à la retraite avant de toujours augmenter les durées et les montants des cotisations des mêmes (secteur privé) au profit des autres (secteur public). Le principe de la retraite par répartition est économiquement à l’agonie, car toutes les études prouvent que le ratio actifs/retraités est en deçà du seuil économiquement viable.

Jean-Marie Putod

Diminuer progressivement

Travailler tard peut être un bon remède antivieillissement, pour peu que l’on soit capable de gérer une diminution progressive de la charge physique et temporelle de travail, ainsi que de pratiquer une activité intellectuellement gratifiante.

Frédéric Lecour

On débute le métier tard

De toute façon, la retraite par répartition arrive à son terme. Pour l’instant, il faut bien l’avouer, la profession est épargnée, mais je crois qu’il n’est pas possible de toujours vivre à crédit. Nous commençons à travailler tard, à la suite de longues études, nous vivons de plus en plus vieux : l’équation est simple (à moins d’avoir une planche à billets dans sa cave !).

Claudio Chimienti
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