Un chat sur cinq présente des métastases après la chirurgie - La Semaine Vétérinaire n° 1349 du 27/02/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1349 du 27/02/2009

Sarcome iatrogène du chat

Formation continue

ANIMAUX DE COMPAGNIE

Auteur(s) : Ph. Z.

Le sarcome secondaire au traumatisme causé par une injection, décrit en 1991 chez le chat, peut être induit par une inflammation locale. Celle-ci entraîne une prolifération incontrôlée des fibroblastes et, au final, un cancer.

Une équipe(1) italienne et helvétique a cherché à caractériser le pronostic chez ces animaux. Les auteurs ont étudié 57 chats atteints de telles tumeurs. La moitié des masses se situent en région thoracique, 40 % sont en région scapulaire et 10 % sur l’abdomen ou le flanc. Une masse, située sur la cuisse caudale, requiert l’amputation de la patte. Le diamètre maximal des tumeurs est de 0,5 à 11 cm, la taille médiane de 2 cm. Un bilan d’extension est réalisé via la radiographie thoracique ou le scanner.

Seule l’apparition de métastases a une valeur pronostique

L’intervention chirurgicale consiste en une exérèse large avec des marges de 4 à 5 cm et une aponévrose musculaire en profondeur.

Une chimiothérapie ou une radiothérapie sont conseillées lors de tumeurs particulièrement agressives, de marges incomplètes ou d’intervention (environ la moitié des cas). Au final, 74 % des chats subissent seulement une opération, 16 % une intervention suivie d’une radiothérapie, 5 % une intervention puis une chimiothérapie et 5 % bénéficient des trois modalités thérapeutiques. Sur les 57 tumeurs, 93 % sont des fibrosarcomes, 3,5 % des histiocytomes fibreux malins et 3,5 % des chondrosarcomes. Les marges sont complètes dans 95 % des cas.

La durée médiane du suivi des chats est d’un an. Près de 40 % des animaux présentent une récidive et 20 % ont des métastases locales ou distantes. Par comparaison, l’incidence des métastases est de 15 à 28 % dans la littérature. Elles sont disséminées principalement par voie sanguine, surtout vers les poumons.

Parmi tous les critères étudiés, seule l’apparition de métastases a une valeur pronostique. Les chats qui présentent une récidive ont trois fois plus de risque de mourir. Logiquement, les métastases apparaissent trois fois plus souvent lors de sarcomes de grade 3 (plus agressifs). La radiothérapie et/ou la chimiothérapie devraient donc être appliquées à ces chats.

  • (1) G. Romanelli et coll. : « Analysis of prognostic factors associated with injection-site sarcomas in cats : 57 cases (2001-2007) », Javma, 2008, vol. 232, n° 8, pp. 1 193-1 199.

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