Comment vous en sortez-vous avec les NAC ? - La Semaine Vétérinaire n° 1349 du 27/02/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1349 du 27/02/2009

Entre nous

FORUM

Quand on veut, on peut

Claude Judlin, praticien à Rouffach (Haut-Rhin)

J’exerce en clientèle canine depuis 1991. Au départ, les nouveaux animaux de compagnie (NAC) me faisaient un peu peur, dans le sens où l’on peut craindre l’inconnu. Cela me poussait à ne pas facturer le prix d’une “vraie consultation”, mais la moitié… et, au final, à ne pas faire grand-chose. Mais grâce à une conférence organisée près de chez moi, j’ai pris conscience qu’il était à la portée de tous de s’informer et de s’investir, pour finalement ne pas se sous-évaluer. Je me suis donc de plus en plus intéressé à ces animaux et les progrès ont été fulgurants ! Je me suis rendu compte également que ces espèces ont une grande importance pour leurs propriétaires qui attendent que nous fassions au mieux. Je facture maintenant le prix normal de la consultation et des actes, même si j’adapte le coût des injections.

Je n’exclus aucun animal et les NAC représentent environ 5 % de notre activité. Cela va des classiques et plus fréquents furets, lapins, cobayes jusqu’aux perroquets, tortues, etc. J’ai même soigné un python et un boa !

Je me suis documenté grâce aux publications (livres, articles), aux conférences (congrès de Vittel, laboratoires) et sur l’Internet. Les compétences apportées par de jeunes confrères en ALD ont aussi été appréciables. Une cliente adepte des furets m’a également permis d’augmenter mes connaissances et mes compétences concernant ce petit animal sympathique. J’ai même acquis une certaine notoriété dans le “milieu” local du furet, et certaines personnes viennent d’assez loin (60 à 80 km), sur la recommandation de leurs amis, car elles ne trouvent pas toujours d’interlocuteur vraiment à leur écoute. Le plus important est d’avoir confiance en soi sur le sujet, et toutes les informations disponibles nous aident bien. En conclusion, je dirais que « quand on veut, on peut », et notre expérience de généraliste nous permet une adaptation rapide à presque toutes les situations.

Parfois, mieux vaut référer plutôt que de s’enliser

Hélène Marsaudon, praticienne à Ecully (Rhône).

Je suis vétérinaire comportementaliste. Je possède un iguane et une tortue terrestre. Lorsque j’étais enfant, un praticien avait refusé de soigner ma tortue de Floride, en indiquant qu’il ne s’occupait que des chiens et des chats. En tant que cliente, j’avais perçu cette réponse de façon négative et je m’étais promis d’essayer de soigner tous les NAC. J’ai donc commencé sans trop savoir, par tâtonnements, avec l’esprit ouvert et la curiosité d’en apprendre un peu plus à chaque fois. J’ai acquis la formation nécessaire grâce aux congrès et aux conférences sur le sujet, par la lecture d’articles et de thèses et en demandant des informations aux spécialistes reconnus quand je recevais un NAC avec une affection inconnue (rétention d’œuf chez un iguane, par exemple). J’en profite pour remercier mes confrères Fabrice Bonin (tortues), Lionel Schilliger (reptiles), Franck Rival (rongeurs), Jean-Luc Marien et Jean-François Quinton (furets), qui ont pris le temps de répondre à mes questions. J’ai aussi beaucoup appris en rédigeant mon mémoire de vétérinaire comportementaliste sur le comportement normal du lapin.

Chaque semaine, je vois au moins trois NAC en consultation. Il s’agit surtout de mammifères (lapins, rongeurs, furets), ainsi que quelques oiseaux (perroquets, perruches) et, parfois, des reptiles (tortues, iguanes). Je réfère dans deux cas : au spécialiste le plus proche quand je ne sais pas traiter l’animal ou à Laurent Guilbaud pour les échographies, notamment des surrénales. La médecine vétérinaire est une matière vaste. Il est impossible de tout savoir. Certains ont choisi de se spécialiser et leur expertise est particulièrement utile. Dans le cas des NAC, mieux vaut parfois référer plutôt que de s’enliser dans un cas non maîtrisé. Les clients apprécient que nous puissions apporter une réponse à leur demande, tout en acceptant nos limites.

Avec de la volonté, soigner les NAC est aisé et plaisant

Olivier Ribon, praticien à Fitilieu (Isère).

Notre activité en clientèle mixte, les animaux du zoo situé en face de la clinique, ainsi que la présence proche d’un parc d’attractions nous permettent de soigner un grand nombre d’espèces animales (fauves, singes, lamas, otaries, loups, dingos, oiseaux sauvages, cochons nains ou volailles d’agrément).

Naturellement, nous recevons un beaucoupde NAC différentset nous ne refusons aucune consultation. Seulsles reptiles sont parfois référés à un spécialiste de la région.

La grande variété d’animaux que nous recevons nous obligeà suivre régulièrement des formations, afinde parfaire nos connaissances techniques, mais nous n’hésitons jamais à contacter les confrères spécialistes lorsque les cas deviennent plus ardus.

Nous remarquons que dans notre région encore un peu rurale, les clients sont particulièrement sensiblesà l’attention que nous portons à leurs NAC. J’ai en tête le cas d’un lapin nain de huit ans atteint d’un sarcome buccal auquel nous avons prodigué tous les soins palliatifs possibles, la chimiothérapie ayant même été sérieusement envisagée pendant un temps. Avec de la volonté, il est aisé et plaisant de soigner du mieux possible ces animaux, sans forcément posséder un matériel exceptionnel. Le temps oùil valait mieux « écraserles rats dans les fermes plutôt que de les soigner » est de plus en plus éloigné de notre pratique quotidienne.

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