Rapport Guené : marchons, marchons… - La Semaine Vétérinaire n° 1344 du 23/01/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1344 du 23/01/2009

Mission sénatoriale. Vers une profession vétérinaire du XXIesiècle

Actualité

Auteur(s) : N. F.

Les organisations professionnelles (Ordre, SNVEL, SIMV, FNGDS) livrent leurs commentaires sur le rapport de Charles Guené. Entretiens.

La Semaine Vétérinaire : Quel est votre sentiment général sur ce rapport ?

Rémi Gellé : C’est un bon rapport, tropsouvent résumé à son aspect rural. Il propose des mesures concrètes, notamment sur la fiscalité, la transmission desentreprisesvétérinaires ou la sécurisation du passeport canin, qui peuvent être mises en œuvre rapidement. Certaines, je l’espère, pourraient même intervenir dès le second trimestre de cette année.

S. V. : Pour développer le maillage territorial, le rapport préconise la mise en place de réseaux de cliniques par l’intermédiaire de holdings. Est-ce une bonne idée ?

R. G. : La création de réseaux par le biais des SPFPL(1) n’est pas “la” solution. C’est un outil parmi d’autres, dont nous pourrons avoir besoin à un moment donné pour un objet particulier. Se regrouper oui, mais pour quoi faire ? Voilà la question qu’il faut se poser. Trois situations sont possibles : la concentration, par la création de sociétés mère/filles par exemple ; la rationalisation, qui consiste à se regrouper pour créer une ou des sociétés communes gérant des lieux d’exercice dédiés à un certain type d’activités ; l’expansion, à rejeter, qui consiste à créer des groupes importants en ajoutant des sociétés les unes aux autres sans autre objectif précis que l’accumulation. A nous de faire évoluer les règles dans ce cadre : unicité du domicile d’exercice, ouverture mais contrôle du capital, transparence dans l’offre de services, etc.

S. V. : Etes-vous favorable à une plus grande délégation des actes, comme le préconise Charles Guené ?

R. G. : Nous ne remettons pas en cause le rôle de l’éleveur, infirmier de son élevage. Pour ce qui est des vaccinations obligatoires ou des certifications, la présence physique du vétérinaire reste incontournable. Doit-il, à ce moment-là, vacciner lui-même ou surveiller la vaccination ? Le débat n’est pas encore tranché entre nous. Quoi qu’il en soit, le vétérinaire ne peut certifier que ce qu’il voit. Si la vaccination peut être déléguée à l’éleveur, nous ne voulons pas en entendre parler pour les techniciens.

S’agissant des auxiliaires, je suis opposé à la délégation. Dans dix ans, nous compterons trois mille praticiens supplémentaires : je suis là pour que les vétérinaires aient du boulot. Je voudrais dire à ceux qui regardent vers le système anglo-saxon que notre situation démographique est différente et que ce modèle n’est pas le plus répandu en Europe. Certains pays, comme la Belgique, n’ont pas d’auxiliaires. Une minorité de vétérinaires délèguent à leurs ASV. Ceux qui le font doivent l’assumer.

S. V. : Ne regrettez-vous pas que Bruxelles considère les vétérinaires comme une profession de services et non de santé ?

R. G : Nous sommes une profession réglementée, ce qui peut nous offrir une certaine protection dans le cadre de la directive “services”. Directive dont l’application pure et dure peut tout à fait faire l’objet de dérogations.

S. V. : Souhaitez-vous une révision du cursus vétérinaire ?

R. G : Une directive européenne fixe le cursus à cinq ans et nous sommes à sept. Comment faire ? Définir un autre mode de recrutement après le baccalauréat comme le propose le rapport Guené ? C’est une piste. Pourquoi pas également intégrer une formation en alternance dans le cursus ou faire cinq ans plus deux ans de “filiarisation” au lieu de deux ans plus cinq ans ? Il faut sans doute réformer. Toutes les pistes sont ouvertes.

S. V. : Que penser de la taxe sur le médicament ?

R. G : C’est une fausse bonne idée. Faire payer la visite sanitaire par le pet food n’a pas vraiment de sens. Nous risquons également une hausse du prix du médicament contre-productive, alors que nous faisons déjà partie des pays européens où le prix des médicaments est le plus élevé.

  • (1) Sociétés de participation financière de professions libérales.

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