La maîtrise des mammites chez les génisses est limitée - La Semaine Vétérinaire n° 1344 du 23/01/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1344 du 23/01/2009

Staphylocoques à coagulase négative

Formation continue

RURALE

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

L’efficacité des traitements antibiotiques est réduite.

Faut-il traiter les infections mammaires dues aux staphylocoques à coagulase négative chez les vaches primipares ? Avant, après le vêlage ou au tarissement ? Peut-on les prévenir ? Les staphylocoques à coagulase négative sont impliqués dans 76 % des infections intramammaires qui touchent les primipares avant et après le vêlage. Leur taux de guérison est élevé : entre 55 et 70 % de ces infections observées avant le vêlage ont disparu en début de lactation. Chez les primipares, contrairement aux multipares, cette guérison se poursuit tout au long du premier mois de lactation.

Les infections à staphylocoques à coagulase négative induisent peu de mammites cliniques. Le comptage des cellules somatiques du lait d’une primipare infectée par des agents pathogènes mineurs passe d’une moyenne de 70 000 à une moyenne de 320 000 cellules/ml. Cette augmentation a un impact limité sur la qualité du lait de tank. Quand la prévalence des infections à staphylocoques à coagulase négative gagne dix points, cela entraîne une hausse de 25 000 cellules/ml de la numération cellulaire du lait de tank(1). Toutefois, cet impact pourrait poser problème dans les élevages qui produisent un lait avec des caractéristiques proches de la limite de pénalité.

Avant le vêlage, les facteurs de risque sont mal identifiés

L’origine des infections qui surviennent au cours de l’élevage de la génisse est mal connue. Toutes les espèces de staphylocoques à coagulase négative peuvent être retrouvées sur la peau des trayons et à l’entrée du canal du trayon, d’où l’hypothèse de leur éventuel transfert depuis le milieu extérieur, sur le modèle des germes à réservoir d’environnement. Avant le vêlage, les facteurs de risque sont mal identifiés, ce qui explique l’absence de recommandations spécifiques. Dans ce cadre, les obturateurs de trayons et le trempage des trayons au cours des semaines qui précèdent la mise bas avec des produits bactéricides n’ont pas entraîné une diminution de la prévalence des infections à staphylocoques à coagulase négative au vêlage.

Quant à l’effet des traitements antibiotiques systématiques avant le vêlage, les résultats sont mitigés, selon notre consœur Nathalie Bareille (unité mixte de recherche “gestion de la santé animale” de l’école de Nantes). La prévalence de l’infection est réduite de 50 à 90 % chez les génisses traitées versus 20 à 40 % chez les témoins. Dans certains troupeaux, l’antibiothérapie a peu d’effet sur le comptage des cellules somatiques et la production laitière. « La meilleure efficacité est enregistrée lorsque le traitement est réalisé entre la deuxième et la troisième semaine avant le vêlage. Toutefois, la voie intramammaire est peu pratique. » Un traitement effectué après la première traite est facile à mettre en œuvre, mais n’augmente pas significativement la production laitière des vaches primipares et entraîne un risque de résidus dans le lait.

La rentabilité de mesures de lutte spécifiques est peu évidente pendant la lactation

Après le vêlage, les facteurs de risque des infections mammaires à staphylocoques à coagulase négative sont mieux connus : saleté de la mamelle, perte de lait, œdème mammaire, difficultés de vêlage. Le traitement par voie générale ou locale des mammites subcliniques à staphylocoques à coagulase négative chez les primipares qui produisent du lait à plus de 150 000 cellules/ml au premier contrôle serait davantage justifié que chez les multipares. D’après les enregistrements des essais cliniques d’efficacité préalables à l’autorisation des spécialités, le taux de guérison des mammites cliniques à staphylocoques à coagulase négative des primipares est d’environ 60 %. Les données du réseau Resapath (voir tableau) montrent plus d’antibiorésistances chez les staphylocoques à coagulase négative que chez ceux à coagulase positive pour les lincosamides, les macrolides, les tétracyclines. Les niveaux sont comparables pour les ß-lactamines (voir tableau).

Au tarissement, une antibiothérapie spécifique aux infections mammaires à staphylocoques à coagulase négative chez les primipares est discutable. Son efficacité curative est en effet proche de celle de la guérison spontanée, 85 % versus 70 %. Quant au traitement antibiotique préventif au tarissement, il éviterait 10 % de nouvelles infections.

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1228 du 3/6/2006 en page 50. Source : conférence de Nathalie Bareille sur les moyens de maîtrise des infections mammaires dues aux staphylocoques à coagulase négative chez les génisses, présentée lors des journées de la Société nationale des groupements vétérinaires le 29/5/2008.

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