La Chine continue son long combat contre l’influenza aviaire de sous-type H5N1 HP - La Semaine Vétérinaire n° 1344 du 23/01/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1344 du 23/01/2009

International. Epizootie de grippe aviaire en Asie

Actualité

Auteur(s) : Christina Lionnet

En Asie, de nouveaux cas de contamination humaine par le virus H5N1 hautement pathogène (HP) de l’influenza aviaire ravivent les craintes d’une épidémie. Certains pays, comme la Chine, semblent mieux préparés aujourd’hui à affronter le virus, sans pour autant parvenir à l’éradiquer.

Depuis quelques semaines, la Chine est sous alerte renforcée. Après la mise en évidence, à la mi-décembre, de la présence du virus H5N1 HP dans la province du Jiangsu (dans l’est du pays), la contamination d’une fillette de trois mois par le virus H9N2 (forme faiblement pathogène de la maladie) et le décès les 5 et 17 janvier de deux jeunes femmes touchées par le virus H5N1 HP, les autorités craignent une recrudescence des cas(1). La situation, cependant, est bien différente de celle de 2003, année de la résurgence de la grippe aviaire en Asie. Depuis lors, la Chine s’est lancée dans une vaste campagne de vaccination des volailles et a renforcé les contrôles. « L’action de certains pays est essentiellement fondée sur la surveillance et la détection des foyers. En Chine, une campagne de vaccination massive est instaurée depuis 2004 pour lutter contre le virus H5N1 HP, à l’aide de vaccins élaborés dans un laboratoire spécialisé à Harbin. Cette action s’accompagne d’enquêtes de surveillance épidémiologique », explique Vincent Martin, conseiller technique pour la grippe aviaire à la Food and Agriculture Organization de Pékin.

Régulièrement, des prélèvements et des tests sont donc effectués sur les marchés de volailles vivantes, pour rechercher la présence du virus et s’assurer que la couverture vaccinale est satisfaisante. « Selon les chiffres fournis par les autorités, 80 % des volailles sont immunisées contre le virus, alors que le taux requis par le gouvernement est de 70 % », explique le Dr Lo Wing Lok, spécialiste de la grippe aviaire à Hong Kong.

Des opérations “coups de poing” et une campagne de vaccination

Quand des foyers apparaissent, la politique est de frapper fort : plus de trois cent mille volailles ont ainsi été abattues, en décembre dernier, dans la province du Jiangsu. Ces actions “coups de poing”, qui ont pour objectif de stopper la propagation du virus, sont cependant à double tranchant : par peur de perdre leur gagne-pain, les éleveurs peuvent être tentés (et le sont parfois) de ne pas mentionner les cas suspects. « Si la Chine veut être certaine d’éradiquer la maladie, elle doit avoir un système de compensation efficace », déclarait début janvier Bernard Vallat, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), dans un entretien accordé à l’agence Reuters. Un fardeau financier supplémentaire pour une Chine qui paie cher sa politique de vaccination gratuite pour les éleveurs et doit continuer à investir dans la recherche afin de développer de nouveaux vaccins, toujours plus efficaces et adaptés aux différentes souches de virus en circulation.

Une autre source d’inquiétude concerne les effets pervers de la vaccination. Si elle n’est pas réalisée dans les règles de l’art, « les volailles pourraient devenir des porteuses silencieuses du virus et le transmettre sans montrer de signes de leur infection », explique Lo Wing Lok.

Une vigilance d’autant plus essentielle en période de Nouvel an chinois

Pour la Chine, comme pour d’autres pays, il s’agit donc d’essayer de recréer, un par un, les chaînons manquants du dispositif de protection. Sur le plan technique, cela passe notamment par l’obtention d’un vaccin qui permette, comme chez les poulets, de vacciner efficacement les canards dès leur premier jour. Sur le plan de l’information, le système manque de clarté, selon Lo Wing Lok. « Ce n’est pas seulement une question de transparence. Dans un territoire grand comme la Chine, où certaines zones sont difficiles d’accès, il est parfois difficile de savoir ce qui se passe partout. C’est souvent de ces régions-là que l’information ne remonte pas, témoigne Vincent Martin. Dans des élevages des poules meurent, mais les fermiers ignorent pourquoi. »

Dans un pays qui compte quatre fois plus de volailles que d’habitants, l’urgence est donc de convaincre chacun de l’importance de la vigilance, d’autant plus nécessaire en cette période de Nouvel an chinois. Cette fête voit souvent l’explosion de la consommation, qui engendre alors bien des trafics illégaux…

  • (1) A l’heure où nous mettons sous presse, un autre décès dû au virus est suspecté, mais pas encore confirmé officiellement.

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