DES CONFRÈRES ONT EMPRUNTÉ D’AUTRES VOIES, SANS REGRETS

L’Annuaire Roy répertorie 12 % de diplômés vétérinaires en activité dans la catégorie “autres” pour laquelle les données professionnelles manquent ou sont peu explicites. Si ceux qui en font partie ne sont pas tous sortis du giron vétérinaire, certains n’ont que brièvement, voire jamaistravaillédanscesecteur. Quoique perdues pour la santé animale, les carrières de ces “autres” vétérinaires sont souvent brillantes.

Dans la mobilité d’aujourd’hui, ces parcours originaux ne manquent ni de dynamisme ni de pertinence. Ils montrent également la valeur du diplôme vétérinaire au-delà de son champ habituel de compétences.

Qu’un vétérinaire n’exerce pas dans son domaine surprend toujours. Davantage que d’autres métiers, notre profession reste sous l’influence d’une image idéalisée qui s’exerce précocement. L’imagination forge les vocations dès la prime enfance. Cette représentation univoque est confortée par une formation en grande école, élitaire et spécifique.

L’image forte de la profession est en décalage avec la réalité

L’image forte de la profession, entretenue dans le cursus, rassemble et construit notre identité, mais comporte aussi des écueils. Par le décalage inévitable entre la représentation et sa réalité, elle augmente le risque d’une désillusion. Elle n’encourage pas non plus à éveiller la curiosité pour d’autres débouchés. Or, comme le reste de la société, les vétérinaires sont en perpétuelle mutation. Le métier est beaucoup plus éclectique qu’autrefois. L’entreprise est désormais une part évidente du monde vétérinaire et les confrères sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à y travailler (environ 10 %). La variété des secteurs qui relèvent de la santé animale, les évolutions techniques, lespressionsdelaconcurrence incitent à se diversifier davantage en se spécialisant et/ou en cumulant les compétences.

Les “autres” vétérinaires ne se sont pas contentés de la voie tracée par les écoles. Si certains ont rompu avec leur bagage scientifique pour se réorienter vers des domaines radicalement différents – comme les “artistes” présentés dans un prochain dossier –, ceux dont nous avons recueilli les témoignages, ont plutôt, grâce à des formations et des expériences complémentaires, évolué vers d’autres domaines (santé humaine, écologie, business, service public, etc.) dont ils sont devenus des entrepreneurs clés. Ces parcours réussis attestent de la validité de notre formation et soulignent l’importance du critère de motivation dans une carrière.