La croissance de la filière porcine française est en panne - La Semaine Vétérinaire n° 1341 du 02/01/2009
La Semaine Vétérinaire n° 1341 du 02/01/2009

Economie

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Catherine Bertin-Cavarait

La concurrence entre les sept grands bassins européens de production est de plus en plus forte.

La dynamique est cassée, l’organisation collective disparaît de certains pans de la production, les importations augmentent : la croissance française de la filière porcine est en panne. Elle s’interroge sur son organisation, son fonctionnement et cherche le moteur qui lui permettra de retrouver son esprit combatif et conquérant sur un terrain de jeu essentiellement européen et mondial. Dans ce contexte, les rencontres de l’Institut du porc (Ifip), organisées dans le cadre du Space en septembre dernier, ont présenté les grands traits de l’organisation des filières porcines dans les pays concurrents européens et dans les pays tiers, ainsi que les pistes explorées pour tenter d’expliquer cette panne française.

L’Europe compte sept grandes régions de productions porcines. La France se place au cinquième rang des exportateurs européens derrière le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Espagne (voir graphique). Premier de la liste, le Danemark expédie sa production vers le Japon et la Russie. Sa filière porcine est structurée verticalement. En effet, elle ne compte presque qu’une seule entreprise de négoce fondée sur la coopération et l’intégration. A l’inverse, les Pays-Bas disposent d’une organisation libérale, marquée par l’absence de coopératives. La commercialisation des porcs y est assurée par des négociants. La crise de la peste porcine a permis une restructuration complète du secteur porcin dans ce pays. L’organisation allemande se distingue, pour sa part, par l’absence de coordination entre l’amont et l’aval. Ainsi, les éleveurs germaniques se consacrent uniquement à l’organisation de leur production. Quant à l’Espagne, ses exportations continuent de progresser. A ce titre, « la moitié des importations françaises sont espagnoles », précise Jan Peter Van Ferneij, ingénieur économiste à l’Ifip. En raison des accords de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) actuellement en vigueur, la France importe de la viande porcine américaine. Les quantités, encore faibles, s’élèvent à environ 1 000 t par mois, depuis maintenant un an.

Sur le marché mondial, l’Union européenne est en bonne place. La concurrence y est toutefois de plus en plus rude. Le marché russe, en particulier, est investi par le Brésil. Les Etats-Unis, pour leur part, sont le premier exportateur vers le Japon et la Corée. Au sein du groupe des pays signataires de l’Alena(1), les exportations canadiennes décrochent.

Les flux des exportations porcines sont loin d’être figés

L’étude du secteur de l’abattage européen met en exergue une concentration importante dans les pays du Nord (voir tableau), ce qui a favorisé l’émergence d’une concurrence qui reste toutefois limitée. Ainsi, le groupe Vion a abattu jusqu’à 75 % des porcs produits aux Pays-Bas. Cette part est désormais de 60 %. En outre, « l’acquisition d’un abattoir russe lui a permis d’accéder à ce marché », précise Jan Peter Van Ferneij.

L’évolution des acquisitions montre que les flux des exportations sont loin d’être figés. Le Danois Danish Crown a, par exemple, acheté des abattoirs en Pologne et au Royaume-Uni. En France, trois opérateurs réalisent la moitié des abattages (Cooperl/Arca, Bigard/Socopa et Gad/Europig). Les industries de viande allemande, elles, se distinguent par des coûts de main-d’œuvre inférieurs de quelques centimes par kilo, car elles emploient un personnel aux trois quarts non allemand, faiblement rémunéré. En outre, cette industrie a su exploiter de nouveaux secteurs de production, comme les produits élaborés, la charcuterie fraîche, le hard discount et l’export.

« Nous vivons un phénomène de rupture, estime Gérard Viel, ancien président d’Arca, animateur des rencontres de l’Ifip. La fusion Arca-Cooperl permet de rattraper le retard accumulé par rapport aux pays du Nord, et en particulier le Danemark. La concurrence entre les grands bassins mondiaux est amenée à s’accentuer. Nous devons être présents sur les marchés du futur. »

  • (1) Accord de libre-échange nord-américain entre le Mexique, les Etats-Unis et le Canada.

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