L'autopsie des volailles est un examen facile qui permet d'orienter le diagnostic - La Semaine Vétérinaire n° 1339 du 12/12/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1339 du 12/12/2008

Elevages fermiers. Maladies aviaires

Actualité

Auteur(s) : Lorenza Richard

Elle permet de réaliser des analyses complémentaires et de préconiser un traitement adapté.

Tout vétérinaire peut être amené à recevoir un client possédant quelques volailles fermières à problèmes. Il est alors fortement conseillé de lui demander d'amener des animaux morts ou malades pour réaliser une autopsie. Facile et rapide, cet examen permet en effet d'éclairer le diagnostic de l'affection, donc de cibler le traitement pour le reste des animaux, comme en témoignent quelques exemples présentés par Catherine Belloc, maître de conférences du département santé des animaux d'élevages et santé publique à l'école vétérinaire de Nantes, lors de la 23e journée technique du GTV Bourgogne, organisée à Pouilly-en-Auxois le 16 octobre dernier.

La bronchite infectieuse aviaire, due à un coronavirus, se manifeste par une forme peu grave chez les poulets adultes, avec du jetage et des râles, associés à une altération de la qualité des œufs chez les poules pondeuses. Mais une forme rénale de la maladie provoque de la mortalité chez les jeunes. L'autopsie révèle alors une hypertrophie des reins, avec individualisation des lobes. La prévention passe par une possible vaccination des poulets de chair et des poules pondeuses.

En cas de troubles respiratoires associés à une baisse de performances et une mortalité chez les dindes de chair de sept à neuf semaines, avec une altération des œufs et parfois des arthrites, une infection par Ornithobacterium rhinotracheale (ORT) doit être recherchée. L'autopsie permet de réaliser une recherche bactériologique puis un antibiogramme sur ce germe souvent résistant aux antibiotiques.

Escherichia coli, quant à lui, est un germe pathogène opportuniste, le plus souvent inhalé, à l'origine de colibacilloses systémiques. Il est responsable de mortalités chez les très jeunes poussins, chez lesquels des lésions d'omphalite ou d'inflammation du sac vitellin sont observées à l'autopsie. Les volailles âgées de quatre à dix semaines présentent, pour leur part, une aérosacculite, associée à une inflammation des séreuses viscérales (péricardite, périhépatite) qui peut entraîner la mort. Des lésions d'ovarite ou de salpingite sont retrouvées chez les pondeuses. La confirmation du diagnostic est obtenue par un isolement bactériologique. L'association triméthoprime-sulfamides ou les quinolones sont les molécules les plus utilisées sur le terrain, mais il est important d'explorer la sensibilité du germe aux antibiotiques pour limiter les risques d'échecs thérapeutiques dus aux résistances. La vaccination est utilisée chez les reproducteurs afin d'éviter la transmission verticale.

Pour les coccidies, la lésion prime sur la présence du parasite

Du côté des troubles digestifs, l'autopsie permet de distinguer l'entérite catarrhale (fientes ramollies et exsudat séreux), hémorragique (hémorragies de la paroi) et nécrotique. Cette dernière est due à Clostridium perfringens, une bactérie anaérobie Gram positif normalement présente dans le tube digestif des oiseaux, qui prolifère et libère des toxines lors d'une modification brutale de l'alimentation ou de la présence de lésions intestinales. Une apathie et une diarrhée sanguinolente sont les symptômes évocateurs de la maladie. A l'autopsie, la lésion caractéristique est une muqueuse en “mie de pain” de l'intestin grêle (avec pseudo-membranes), accompagnée parfois de zones de nécroses sur le foie.

Une perte d'appétit, des diarrhées, une déformation des œufs et une atteinte de l'état général doivent conduire à suspecter les coccidioses et incitent à rechercher des oocystes par un examen microscopique, après grattage des muqueuses digestives à l'autopsie. Toutefois, la présence de coccidies ne signifie pas que l'animal souffre de coccidiose ! Les coccidies (Eimeria) sont en effet présentes dans le duodénum (E. acervulina) et les cæca (E. tenella). La sensibilité individuelle et des maladies intercurrentes favoriseront leur multiplication et l'expression de leur pouvoir pathogène. La lésion prime sur la présence du parasite. La prévention passe par l'administration d'anticoccidiens (sauf pour les poulets “bio”) ou la vaccination.

En ce qui concerne les parasites, il n'existe aucune difficulté à repérer les helminthes digestifs ou respiratoires à l'autopsie, donc à traiter le reste de l'élevage avec l'anthelminthique approprié.

Histomonas meleagridis, protozoaire flagellé responsable de l'histomonose, est présent dans la lumière caecale des dindes principalement et atteint parfois le foie. Il provoque une diarrhée jaune et une importante mortalité. A l'autopsie, des boudins de caséum dans les cæca et des “taches de bougie” caractéristiques sur le foie sont observés. Pour lutter contre l'histomonose, un traitement des animaux contre Heterakis gallinarum, vecteur d'Histomonas, peut être mis en place. Par ailleurs, il est possible de diminuer la prolifération des protozoaires en acidifiant l'eau de boisson ou l'aliment.

Pour sa part, la trichomonose, qui est buccopharyngée chez les pigeonneaux, provoque dysphagie et mortalité. Elle entraîne une inflammation et une nécrose des premières voies digestives. Elle est en revanche cæcale chez les poulets et les canards.

Ces quelques exemples montrent que l'autopsie apporte de nombreux éclairages en termes de diagnostic.

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