Le clonage animal à des fins alimentaires est inacceptable pour deux tiers des vétonautes - La Semaine Vétérinaire n° 1337 du 28/11/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1337 du 28/11/2008

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Nicolas Fontenelle

Mettriez-vous un steak de viande clonée dans votre assiette ? Apparemment, non. Rassurez-vous, vétonautes, vous n’êtes pas seuls ! Selon une enquête(1) réalisée début octobre pour la Commission européenne, 58 % des Européens estiment que le clonage des animaux pour la production alimentaire (viandes, lait, œufs, etc.) « n’est pas justifiable » et 43 % affirment qu’ils n’achèteront jamais de tels produits. L’opinion des citoyens de l’Union conforte les parlementaires européens. Début septembre, ces derniers ont en effet lancé un appel en faveur de l’interdiction du clonage à des fins alimentaires. Selon eux, le clonage menace la diversité génétique des espèces(2) et n’est pas compatible avec les grands principes du modèle agricole européen : qualité des produits, respect du bien-être animal et protection de l’environnement. Ils appellent à la mise en place d’un embargo sur les importations d’animaux clonés, de leur progéniture, de la viande et des produits laitiers issus de cette filière. Cette position permet de fixer un cadre législatif pour des marchandises qui pourraient être proposées, selon les experts, dès 2010. Car si aucun produit issu d’animaux clonés n’est commercialisé en Europe ou dans le reste du monde aujourd’hui, la Food and Drug Administration (FDA) a donné, en début d’année, son feu vert à leur vente aux Etats-Unis.

L’avis des citoyens et du Parlement européen suffira-t-il à convaincre la Commission européenne qui, elle, ne s’est pas encore prononcée ? Rien n’est moins certain.

Face à la position américaine, Bruxelles pourrait être tentée, pour des raisons économiques notamment, d’approuver le clonage, suivant ainsi la position de l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa). Dans son rapport “définitif”, publié fin juillet, celle-ci affirme qu’« aucune preuve formelle ne démontre l’existence de différences – en termes de sécurité des aliments – entre les produits alimentaires dérivés des animaux clonés ou de leur descendance et ceux issus d’animaux conçus de manière traditionnelle », avant de concéder que « les données factuelles sur lesquelles nous travaillons sont restreintes ».

Mais, dans la même veine, plusieurs chercheurs dénoncent l’amalgame entretenu dans l’esprit du grand public entre les produits alimentaires issus d’un animal cloné et les organismes génétiquement modifiés (OGM) qui alimentent la psychose. Le clonage, disent-ils, reproduit un animal qui possédera un génome identique à celui de l’animal d’origine, donc sans mutation génétique, ce qui est, en revanche, le principe même des OGM. De quoi discuter encore longtemps le bout de gras, de steak bien entendu.

  • (1) Eurobaromètre : 25 000 Européens des 27 Etats membres ont été interrogés.

  • (2) Voir le dossier en pages 26 à 30 de ce numéro.

réaction Internet

Consacrons notre énergie à d’autres sujets

Le clonage animal à des fins alimentaires va à l’encontre de la biodiversité, qui est synonyme de richesse à préserver. Et pour quel gain ? Pour raccourcir des cycles de production ? Rien n’est moins sûr. Et à quel coût ? Pour remédier à la faim dans le monde ? Sur ce sujet, les questions d’actualité portent plutôt sur la répartition des richesses, la remise en cause des modes de consommation des pays développés, la promotion des cultures vivrières en lieu et place de productions pour l’alimentation du bétail des pays développés ou de la fabrication des agro-carburants dont le rendement énergétique est loin d’être satisfaisant. Alors franchement, non au clonage animal à des fins alimentaires. Il y a bien d’autres domaines où utiliser notre énergie et placer notre argent.

Véronique Zenonie
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur
Abonné à La Semaine Vétérinaire, retrouvez
votre revue dans l'application Le Point Vétérinaire.fr