Les marques à la bombe sont globalement plus rémanentes que celles réalisées au crayon

En élevage porcin, différents systèmes de marquage sont utilisés pour repérer les animaux qui ont subi une intervention d’ordre zootechnique ou sanitaire. Le crayon marqueur et la bombe de produit colorant sont les outils les plus usités. Une étude de terrain⁽¹⁾ compare leur rémanence. Elle est mise en œuvre dans le bâtiment d’engraissement d’un élevage des Côtes-d’Armor. La bombe, le crayon et trois couleurs (rouge, bleu, vert) sont employés. Trente-trois porcs charcutiers d’un poids moyen de 50 kg, répartis en trois salles et onze cases, sont suivis. Parmi eux, quinze sont marqués à la bombe (cinq avec chaque couleur) et dix-huit au crayon (six avec chaque couleur).

Le type de marquage utilisé dépend de l’intervention réalisée

Les porcs marqués à la bombe le sont à l’aide d’un ou de deux traits le long de la ligne du dos, la bombe étant maintenue à 25 cm de l’animal. Lors de marquage au crayon, un trait épais est obtenu en repassant plusieurs fois le crayon sur la ligne du dos. Les animaux sont revus à J4, J7 et J17 après le marquage (J0).

A J4, toutes les marques sont visibles, quel que soit le type de marquage effectué.

A J7, la plupart des marquages à la bombe sont encore visibles, surtout ceux effectués avec la couleur rouge (cinq sur cinq sont parfaitement visibles), devant le bleu (un bien visible et des traces visibles chez quatre animaux) et le vert (un bien visible et une trace visible chez quatre animaux). Du côté du marquage au crayon, chez les six porcs identifiés avec chaque couleur, le trait n’est encore visible que sur trois porcs pour le rouge et trois porcs pour le bleu. Seules quelques traces estompées de vert sont discernables sur un seul porc.

Pour tous les animaux, à J7, les couleurs les plus visibles (le rouge et le bleu) sont moins nettes sur ceux marqués au crayon par rapport à ceux marqués à la bombe.

A J17, toutes les marques effectuées au crayon ont disparu, ainsi que celles réalisées à l’aide de bombes vertes. Des traces estompées sont encore discernables sur cinq porcs marqués à la bombe rouge et un des cinq porcs marqués en bleu.

Globalement, l’étude fait apparaître que la durée de rémanence observée est de moins d’une semaine pour le crayon vert, plus ou moins une semaine pour les crayons rouge et bleu et pour la bombe verte, entre une et deux semaines pour la bombe bleue, et plus de deux semaines pour la bombe rouge. La couleur du marquage doit donc être choisie selon les objectifs visés. Par exemple, le repérage des animaux lors d’une séance de vaccination ne nécessite qu’une rémanence courte.

Les auteurs soulignent que les résultats de ces travaux sont préliminaires. En effet, ils ont été réalisés dans un seul élevage et chez un nombre restreint d’animaux. Il convient donc de confirmer les données recueillies dans diverses conditions, avec des tailles de cases, des âges et des sexes différents.

• (1) P. Pommier, L. Daniel, F. Oréal : « Rémanence de différents moyens de marquage temporaire des porcs charcutiers : éléments d’évaluation », Proceeding de l’AFMVP, 2007.