Le musée de l’école vétérinaire d’Alfort ouvre ses portes

C’est sur fond de musique classique et dans un décor de gala que commence la soirée d’inauguration du musée de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort, le 4 novembre dernier. Jean-Paul Mialot, directeur de l’ENVA, ouvre la soirée par un rappel sur l’historique de l’école : sa création par Bourgelat, son premier professeur d’anatomie, Honoré Fragonard, cousin du célèbre peintre et qui a réalisé la grande collection des Ecorchés. Jusqu’en 1902, car à cette date les collections sont placées dans de nouveaux bâtiments qui prennent alors le nom de musée. Il mentionne sa fermeture jusqu’en 1980, précédée d’une dégradation de son entretien, ainsi que l’année 1993, quand Christophe Degueurce reprend les rênes du musée qu’il gère et rénove avec « passion, travail et dévouement » et qui le fait classer musée de France. Le directeur remercie aussi les étudiants qui travaillent au sein du musée et le font vivre. La rénovation du site débute en 2002, grâce à l’aide du pôle touristique régional des boucles de la Marne. Au printemps 2003, la chaleur provoque une dégradation grave des Ecorchés, ce qui donne un coup de fouet à la rénovation du musée. Les différents acteurs de cette restauration, que sont le comité touristique régional, l’Etat par l’intermédiaire de la préfecture du Val-de-Marne, le conseil général du Val-de-Marne, la ville de Maisons-Alfort, ainsi que tous les autres mécènes, sont remerciés. La « qualité et la rigueur » de l’architecte et maître d’œuvre, M. Gallois-Montbrun, sont également soulignées. Cette réhabilitation représente la première pierre d’un projet qui consiste à créer un centre culturel scientifique à l’école d’Alfort, sur le thème « l’homme et l’animal », intégré au projet d’établissement 2009-2012. La rénovation en profondeur de l’école doit en faire un pôle d’excellence en matière de santé animale et de santé publique.

Un projet mené à bien grâce au concours de nombreux acteurs

Mme Luc, sénatrice honoraire et soutien de l’ENVA, explique alors son combat pour sauver le musée, notamment en 2003 lorsqu’un appel au secours est lancé, mais aussi en 2007, lorsqu’elle défend devant le Sénat le déblocage de subventions. Michel Herbillon, député-maire de Maisons-Alfort, rappelle de son côté le lien fort entre l’ENVA et la ville et remercie les acteurs du projet, en particulier Christophe Degueurce, « plus célèbre que Louis XV et Fragonard réunis ». Il salue l’ouverture de l’école au public, déjà effective grâce à son jardin botanique et à son centre équestre, et l’assure du soutien de la ville. Mme Rabardel, vice-présidente du conseil général, souligne l’engouement du conseil pour le projet, « malgré un budget sensiblement écorché », et salue le musée pour les bienfaits qu’il pourra apporter et les vocations qu’il suscitera. Elle prévient en outre que le conseil général veillera au lien entre l’école et la santé publique. Mme Richard, vice-présidente du conseil régional d’Ile-de-France, se réjouit quant à elle du succès du musée depuis sa réouverture et souligne l’importance de l’école comme élément du pôle universitaire et de recherche Est-Ile-de-France. Elle mentionne également le rôle joué par les pôles touristiques régionaux dans le financement de tels projets, nécessaires dans ce cas de figure, car « un fleuron du patrimoine régional disparaissait ». En outre, M. Nevache, secrétaire général de la préfecture du Val-de-Marne, estime nécessaire de parler largement autour de soi du musée, afin qu’un phénomène de bouche à oreille se crée.

La visite du musée commence. La rénovation l’a replacé dans le contexte de 1902. Les murs recouverts de teintes sombres, les liserés peints au plafond à plus de 6 m de haut et une mise en scène lumineuse contribuent à mettre en avant l’architecture du lieu et l’agencement des collections. La visite peut dorénavant se faire avec un audioguide et toujours avec l’aide des étudiants.