Deux vétonautes sur trois estiment que la crise touchera leur activité à plus ou moins brève échéance - La Semaine Vétérinaire n° 1334 du 07/11/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1334 du 07/11/2008

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Nicolas Fontenelle

« Ma petite entreprise connaît pas la crise », pourraient fredonner quelques vétérinaires avec Alain Bashung. 18 % des vétonautes assurent en effet que la crise actuelle n’a pas de prise sur leur activité. Heureux soient-ils ! Mais qui sont-ils ? « Ceux qui prétendent que la crise n’aura pas d’impact sont peut-être des libéraux conjureurs de sort, ou des Témoins de Jehova, ou encore des fonctionnaires… », suggère avec malice un praticien auvergnat. Bonne pioche ! L’un des vétonautes qui a donné cette réponse l’a assortie d’un commentaire lapidaire : « Fonctionnaire. » Ce n’est pas un canular, puisque son adresse électronique se termine en “agriculture.gouv.fr” ! Mais gardons-nous de la caricature. Et soyons juste avec ceux qui estiment que la crise n’a pas d’impact sur leur activité.

Lorsque ce sondage a été soumis aux vétérinaires sur le site WK-Vet.fr (semaine du 10 octobre), la crise commençait simplement à pénétrer « l’économie réelle ». Nos gouvernants et nos banquiers nous le disaient dès le mois de septembre : la crise est d’abord monétaire. Le choc ne devait affecter que la planète financière, l’économie “irréelle”. Voici donc un nouveau concept économique, « l’économie réelle ». La bourse, les produits financiers ne sont que fiction ? C’est bien connu, le monde des capitaux est un territoire sans frontières, flou, une nébuleuse, un trou noir en somme. L’économie irréelle habite un pays imaginaire. Le hic, c’est qu’elle finance l’économie réelle de pays habités par des individus qui n’ont rien de virtuel. Il n’y a pas deux économies. La preuve : les milliards d’euros et de dollars déjà injectés pour sauver l’économie soi-disant irréelle sont, eux, bien réels.

Trêve de sémantique. Le ralentissement économique est bien là. Lors d’une conférence de presse, le 3 novembre, la Commission européenne estimait que la croissance devrait encore résister, avec 1,2 % en moyenne attendu cette année dans la zone euro. Mais l’an prochain, Bruxelles prévoit une croissance au point mort (+ 0,1 %), voire une récession.

Si cela se confirme, il s’agira de la pire performance de la zone euro depuis sa création, en 1999. La situation devrait ensuite s’améliorer, avec 0,9 % en 2010.

Pessimistes ou réalistes, près de 52 % des vétonautes pensent en tout cas que la crise aura bien un impact sur l’activité de leur clinique, tandis que 30 % considèrent que c’est déjà le cas. Les secteurs de l’immobilier et de l’automobile sont aujourd’hui durement touchés, celui des services semble mieux résister. Avec son statut de membre de la famille, l’animal de compagnie n’est pas, traditionnellement, le premier poste de restriction pour les ménages français. Mais pour combien de temps ?

réactions Internet

Les dépenses alimentaires sont déjà en baisse

Ceux dont le portefeuille diminue restreignent immanquablement les dépenses pour leurs animaux, comme pour eux. Il faut d’abord soigner les enfants, chiens et chats passent après (et c’est normal !). Nous constatons une diminution des dépenses de pet food : médor et minou mangeaient le meilleur, ils feront aussi un effort et mangeront des aliments “grande surface”… Les économies sont faites sur le superflu. Pour l’instant, la baisse concerne surtout les soins d’entretien et de prévention. Il reste les soins plus importants et les stérilisations. Cerise sur le gâteau : les médicaments que nous revendons ont beaucoup augmenté ces derniers temps.

Florence Bouckaert

Les factures sont déjà élevées pour certains clients

Notre chiffre d’affaires a artificiellement augmenté en raison de la hausse des prix des médicaments et des aliments, qui plombe les factures et ne laisse presque pas de place à la revalorisation de nos actes. Mais peut-être sommes-nous trop scrupuleux par rapport à notre fournisseur d’aliments, par exemple, qui fait passer les sacs de 14 à 12 kg pour le même prix, sous prétexte d’innovations techniques. J’en ai personnellement assez de devoir argumenter face au client et cautionner ces pratiques. Quel discours tenir face à la gentille mamie qui touche 500 ou 600 € par mois et amène à la clinique sa vieille chienne, sa seule compagnie, parce qu’elle tousse. Eh bien, moi, je suis sans doute trop bête, je fais des réductions sur les actes, les médicaments les plus chers et la note reste disproportionnée, malgré mes efforts, pour les moyens de cette brave dame. Les clients aiment bien leur véto, et ils aiment encore plus leur chien. Mais on ne peut pas leur faire les poches !

Gilles Guéguen
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