Les affections urinaires et infectieuses passionnent les praticiens félinophiles - La Semaine Vétérinaire n° 1333 du 31/10/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1333 du 31/10/2008

Médecine féline. Congrès à Edimbourg (Ecosse)

Actualité

Auteur(s) : Karin de Lange

Selon un virologue, « la médecine vétérinaire a enfin pris conscience de l’existence du chat ».

La salle de conférences a fait le plein. Le programme scientifique du congrès annuel de l’European Society of Feline Medicine (ESFM), organisé fin septembre à Edimbourg (Ecosse), a en effet séduit. Les intervenants, internationaux, ont abordé les traitements et les dysfonctionnements des voies urinaires. Une mise à jour des maladies infectieuses félines a en outre été présentée par le comité consultatif européen sur les maladies félines (Advisory Board of Cat Diseases, ABCD). De quoi satisfaire les participants, parmi lesquels de nombreuses consœurs, originaires de vingt-six pays (Royaume-Uni en tête, mais aussi Belgique, Pays-Bas et pays scandinaves). Cette affluence de praticiens “félinophiles” a été soulignée par Marian Horzinek (Pays-Bas), virologue et président de l’ABCD, fondateur d’une des premières associations vétérinaires félines et rédacteur en chef fondateur du Journal of Feline Medicine and Surgery. Pour lui, « la médecine vétérinaire a pris conscience de l’existence du chat ».

Panleucopénie, chlamydophiles ou encore FIV au programme de l’ABCD

« La panleucopénie féline est souvent sous-diagnostiquée, surtout chez des chats d’intérieur adultes, a remarqué Katrin Hartmann (université de Munich), membre de l’ABCD. Même si la maladie est dévastatrice chez les jeunes, cela ne signifie pas qu’elle ne concerne pas les adultes. » Les chats qui vivent à l’intérieur sont à risque, parce qu’ils sont souvent insuffisamment ou pas vaccinés et que le virus, particulièrement résistant, peut être transmis facilement par les chaussures ou les vêtements. Notre consœur allemande a ainsi décrit le cas d’un chat adulte vivant dans un appartement au 12e étage, vacciné à six et dix semaines. L’animal était anorexique, léthargique et présentait une leucopénie importante. La panleucopénie féline a été diagnostiquée, probablement due à un parvovirus canin –  « les chats y sont sensibles ! » – transmis par des fèces dans lesquelles quelqu’un avait marché juste avant d’entrer dans l’immeuble.

Tim Gruffydd-Jones (Felin Center, Bristol), membre de l’ABCD, a fait le point sur les chlamydophiles (auparavant dénommées chlamydies). « Elles sont de loin la cause la plus importante de conjonctivite. Les inflammations aiguës sont toujours bilatérales, même si les infections chroniques paraissent parfois unilatérales. » Notre confrère préconise un traitement systémique à l’aide de doxycyline, pendant « au moins quatre semaines ».

Du côté de la péritonite infectieuse féline (PIF), « aucun test diagnostique n’est disponible ! », a martelé Diane Addie (université de Glasgow), membre de l’ABCD. « La plupart des chats infectés par le coronavirus félin ne développeront pas de PIF », a-t-elle souligné, rappelant par ailleurs que « le nombre de chats morts à la suite d’un “test PIF” est sans doute plus important que celui des chats morts de la maladie ». Cette dernière a en outre un nom trompeur. Il s’agit en effet d’une vasculite, qui rend la paroi des vaisseaux perméables. La maladie n’existe pas sous deux formes, contrairement à une opinion répandue. La “forme humide” est en fait le stade initial, aigu de la maladie, alors que la “forme sèche” est la phase chronique. Notre consœur a en outre présenté un arbre décisionnel pratique pour l’obtention d’un diagnostic probabiliste.

D’autres intervenants de l’ABCD ont abordé le virus de l’immunodéficience féline (FIV), la rage, les bordetelles, le virus de la leucose féline (FeLV), les herpès viroses et la calicivirose, ainsi que l’influenza aviaire. Les recommandations détaillées, ainsi que des résumés illustrés concernant chaque maladie, étaient disponibles sur le stand de l’ABCD.

Le diagnostic précoce de l’insuffisance rénale est nécessaire

Le diagnostic précoce de l’insuffisance rénale est difficile. « Au moment où il est établi, la situation est souvent irréversible et le pronostic mauvais », a rappelé Jody Lulich (université du Minnesota). Un bilan sanguin régulier est donc recommandé, même en l’absence de signes cliniques. Il faut aussi veiller au profil de l’animal (race, âge, anamnèse). La détermination du stade de la maladie (depuis le I, normal, jusqu’au IV, final) est également utile. Une fois l’affection identifiée, il convient de poursuivre « le processus diagnostique. Il faut rechercher la présence d’autres maladies, qui peuvent être traitées, comme l’hyperthyroïdie ». Au final, notre consœur a incité les praticiens à bien réfléchir « avant de prescrire une anesthésie ou un anti-inflammatoire non stéroïdien » et à utiliser « un réfractomètre pour chats, capable de mesurer une densité urinaire de 1 080 ! ». Harriet Syme (Royal Veterinary College, Londres), qui détaillait le traitement de la maladie, a souligné l’impact de l’alimentation diététique. « La seule approche thérapeutique qui a une utilité prouvée est l’aliment diététique. » Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IECA) diminuent peut-être la protéinurie, « mais ils n’ont aucun effet significatif sur la durée de survie ».

A l’issue de cette rencontre écossaise, les participants se sont donné rendez-vous à Cavtat, en Croatie(1). Le congrès, dorénavant organisé au printemps pour alléger le mois de septembre souvent chargé, s’y déroulera du 19 au 21 juin prochain.

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