Le projet de rénovation d’Alfort est dévoilé en présence de deux ministres - La Semaine Vétérinaire n° 1333 du 31/10/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1333 du 31/10/2008

Vie des écoles. Visite ministérielle

Actualité

Auteur(s) : Julien Buquet

Michel Barnier et Valérie Pécresse ont visité le site et dialogué avec les étudiants, le 20 octobre dernier.

De façon millimétrée. C’est ainsi qu’a été organisée la visite de Michel Barnier et de Valérie Pécresse à Alfort, le 20 octobre dernier, venus débattre de « la restructuration » de l’établissement. Après l’accueil par Bernard Tomasini, préfet du Val-de-Marne, et un comité composé de personnalités de la ville et de l’école(1), les ministres de l’Agriculture et de l’Enseignement supérieur ont parcouru les zones de recherche et les secteurs à restructurer, avant de faire une halte pour profiter en avant-première du musée de l’ENVA tout juste rénové, en compagnie de Christophe Degueurce, son conservateur. Puis direction l’amphithéâtre d’anatomie pour les enseignants, les élèves, les ministres et les invités (dont les représentants de l’Afssa et de l’Afsset(2) pour assister à la présentation du projet de restructuration de l’école par Jacques Brulhet, vice-président du conseil d’administration. Il est fondé sur trois atouts majeurs d’Alfort : l’intérêt général du site dû au prestige de l’école, la position de cette dernière sur « l’axe du développement » constitué des grands établissements de la médecine humaine, de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) et d’AgroParisTech, et la surface (12,5 ha de terrain), amplement suffisante pour éviter le déménagement plusieurs fois évoqué par le passé. Les principales contraintes sont la structure pavillonnaire de l’école et les multiples annonces de délocalisation qui ont ralenti les réflexions. Au final, le but de cette restructuration est de « faire du neuf avec du vieux ».

Au programme, restauration et démolition, pour un budget de 140 millions d’euros

Les lieux historiques comme les bâtiments Blin, Marcenac et le jardin botanique seront conservés, les locaux de moindre intérêt démolis. L’école sera divisée en trois zones (publique, recherche, personnel enseignement). De nouveaux locaux de dissection et d’autopsie verront le jour et trois bâtiments, sorte de “pôle central”, formeront le « centre de gravité » de l’école.

L’amélioration des conditions de circulation et le regroupement sur le site de l’Afssa et de l’Afsset ont également été mentionnés. Le coût de ce projet s’élèverait à 140 millions d’euros, dont 40 millions pour l’Afssa. Les financements proviendraient de Campus Paris Est, des fonds souverains de différents pays et de la région.

Les ministres comptent sur le Moyen-Orient pour subventionner la rénovation de l’école

Les ministres ont suivi la présentation avec intérêt, posant même quelques questions, avant de prendre la parole. Michel Barnier a mentionné sa précédente visite de l’établissement, voici quelques mois(3). Il a également souligné le prestige de l’ENVA et sa volonté qu’enseignement et recherche – avec l’Afssa et l’Afsset – établissent une coopération dans la lutte contre des maladies comme la fièvre catarrhale ovine, précisant son importance pour relever les défis à venir. Il a aussi mis en avant le caractère exceptionnel du site, dont il a reconnu n’être qu’à moitié convaincu « avant de venir ».

Apparemment concerné par le plan de rénovation, il a évoqué la nécessité de « mettre les problèmes en perspective pour mieux les résoudre ». En effet, les 140 millions nécessaires ne seront pas rassemblés sans difficulté. Selon lui, le projet constitue donc « une belle perspective qui pourra s’affiner, à condition que les personnes qui travaillent sur l’école se l’approprient et que les partenaires soient placés intelligemment ». Il a en outre indiqué que des fonds souverains pourraient provenir des régions du Golfe, sensibles aux problèmes sanitaires et passionnés d’équine. De son côté, il tentera « de débloquer 5 ou 6 millions par an ».

Valérie Pécresse, quant à elle, a félicité « les nombreux avocats persuasifs » qui ont défendu le projet qu’elle soutient, alors que l’école ne relève pas de la responsabilité de son ministère. Son engagement est d’abord lié aux relations de l’ENVA avec l’Afssa, l’Afsset et l’Inserm, ainsi qu’à sa place dans la triade “recherche agronomique, animale et humaine”. Elle est en outre sensible aux « efforts considérables » consentis par Alfort pour s’inscrire dans l’opération Campus qu’elle défend, même si le jury ne l’a pas retenue parmi les projets sélectionnés, faute de place. La ministre apprécie en dernier lieu le « caractère exceptionnel du site, en raison de son charme historique et patrimonial ».

Valérie Pécresse a également constaté l’état « scandaleux » des locaux, soulignant qu’il fallait « faire quelque chose », tout en rappelant que les universités françaises comportent plus de 30 % de locaux vétustes. Elle s’est engagée à débloquer 9 millions sur les trois prochaines années, en espérant que cela soit « un prélude à un rapprochement avec les milieux universitaires et de la recherche ». Elle a également mentionné l’hypothèse de partenariats entre les secteurs public et privé pour financer le projet et a évoqué, elle aussi, la possibilité de fonds souverains en provenance du Moyen-Orient.

Après ces discours, les ministres sont allés à la rencontre des étudiants, dans les gradins. Leur attitude ouverte et chaleureuse a permis un dialogue intéressant, Michel Barnier et Valérie Pécresse répondant de bonne grâce aux questions, malgré leurs emplois du temps chargés. La journée s’est terminée par un cocktail, comme pour fêter l’engagement des deux ministres à débloquer des fonds, ce qu’il faut considérer, comme l’a remarqué Valérie Pécresse, comme « un premier engagement sur la rénovation de l’école ».

  • (1) Michel Herbillon, député-maire de Maisons-Alfort ; Jean-Paul Mialot, directeur de l’ENVA ; Jacques Bombal, président du conseil d’administration ; Jacques Brulhet, vice-président du conseil d’administration ; Jean-Louis Buër, directeur de la DGER.

  • (2) Agence française de sécurité sanitaire des aliments et Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail.

  • (3) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1298 du 18/1/2008 en pages 12-13.

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