La consultation du chat diffère sensiblement de celle du chien - La Semaine Vétérinaire n° 1333 du 31/10/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1333 du 31/10/2008

Un animal exigeant

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Auteur(s) : M. B.

Le chat est un animal territorial, l’environnement a donc sur lui une influence marquée. Le calme et le confort sont un trait récurrent des cliniques félines. « Les chats ne se sentent pas dans un milieu hostile, ils ne s’énervent pas », témoigne Jean-Bernard Hulin à propos de sa salle d’attente, dont le gros canapé en cuir n’amadoue pas que les chats. Une même touche cosy est apportée aux espaces d’hospitalisation et de consultation. Tous les cliniciens félins s’accordent sur l’importance de limiter les facteurs de stress pour le chat et cherchent à retarder au maximum une éventuelle réaction de défense. Il est vrai que, plus que chez le chien, une situation conflictuelle générée par une approche inadaptée conduit à un renforcement négatif qui ruine l’examen et compromet le traitement.

Les praticiens félins prescrivent peu, en général

Bien qu’il existe un manque de données objectives, l’observance du traitement chez le chat n’est pas bonne, sur le long cours notamment. La prise du médicament, si elle devient conflictuelle, porte préjudice à la relation entre l’animal et son propriétaire, ce que ce dernier assume mal. Les laboratoires pharmaceutiques ont fait des efforts qui permettent aujourd’hui de trouver des subterfuges dans la plupart des cas. Utiliser les formes galéniques tolérées, faciles à administrer et surtout expliquer les techniques d’administration peut prévenir les échecs. Se renseigner sur les habitudes du chat, informer le propriétaire des possibilités de traitement, chercher des solutions alternatives, demande en conséquence un temps supplémentaire.

L’importance de la nourriture ne doit pas être sous-estimée

« Il y a une méconnaissance de la part des propriétaires, voire de certains confrères, sur le fait que l’instauration d’un régime diminuant la quantité de croquettes ou le nombre de repas génère un stress préjudiciable, insiste notre consœur Valérie Dramard, vétérinaire comportementaliste. Le chat est une espèce qui grignote tout le temps. La façon de donner est au moins aussi importante que la quantité. Ainsi, modifier la distribution de nourriture améliore souvent les choses. » Aussi les praticiens félins sont-ils attentifs aux habitudes alimentaires des chats de leur clientèle et les respectent, notamment lors de l’hospitalisation.

Le ressenti des propriétaires est un élément à considérer en consultation

Des données(1) établissent que les jeunes actifs du secteur tertiaire qui vivent en appartement deviennent les propriétaires de chats majoritaires dans les agglomérations de plus de cent mille habitants. Sensibles à la santé de leur animal, donc à sa médicalisation, ils sont aussi vigilants sur la manière dont le praticien aborde et manipule leur animal. Ce dernier point est un élément clé de leur satisfaction vis-à-vis du vétérinaire, qu’il soit mixte ou félin d’ailleurs. C’est ce que pointe une thèse récente(2) de Charlotte Prospero, qui a mené une enquête dans quatre cliniques de Nancy, dont une exclusivement féline.

Le dernier facteur à considérer, en marge de la prestation technique, concerne le ressenti du praticien lui-même avec les chats. « Alors que tout le monde peut s’adapter au chien, je pense que c’est plus difficile pour le chat, estime Corinne Laruelle, praticienne féline au Havre. On ne peut pas faire semblant de les aimer. » Cet aspect, difficile à objectiver, participe à la controverse latente autour de la légitimité de faire de cette pratique une médecine à part.

Il revient à chaque praticien de perfectionner son approche des félins, par exemple sa façon de les tenir, ou plutôt, comme le souligne notre consœur, de ne pas les tenir !

  • (1) Sources : Animal Distribution 2001 et enquête Facco/TNS Sofres 2006.

  • (2) « Comment créer et développer sa clientèle : exemple de l’activité féline », thèse de Charlotte Prospero, Alfort 2008.

THÈSES CONSACRÉES AUX CHATS

• « Le comportement du chat et la relation homme-chat », de Caroline Faure, Toulouse 2007.

• « Le chat deviendrait-il une espèce sociale ? », de Marianne Bouzick, Alfort 2007.

• « Les comportements agressifs chez le chat », de Marie-Alice Trochet, Alfort 2006.

• « Relations entre éleveurs félins et vétérinaires », de Cécile Cayrel, Alfort 2005.

Ces thèses sont téléchargeables sur les sites des écoles vétérinaires.

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