La Suisse fait le choix de l’éradication

La séroprévalence de la diarrhée virale bovine (BVD) est en moyenne de 60 % en Suisse, et jusqu’à 80 % dans certains élevages. Les pertes financières associées sont estimées à 10 millions de francs suisses par an. Une vaste campagne a débuté cet été pour dépister et éliminer tous les animaux infectés permanents dans le cheptel bovin helvète (1,5 million d’animaux), pour un coût total de quelque 60 millions de francs suisses. Ce dépistage concerne tous les bovins (yacks, buffles et bisons compris).

Une première phase a commencé avant l’été. Elle concernait les jeunes bovins n’ayant pas encore mis bas avant leur montée en estive, une période à fort risque de transmission. L’intérêt est de ne pas mettre des animaux excréteurs au contact de vaches gravides pour éviter l’apparition de nouveaux infectés permanents.

600 000 bêtes sont déjà testées, soit environ le tiers du cheptel. Le reste du dépistage s’effectuera d’octobre à décembre. L’organisation et la réalisation des prélèvements (peau, sang ou lait) sont prises en charge par le vétérinaire cantonal. Une indemnisation est prévue, en sus du produit de la vente de la carcasse, quand des animaux infectés permanents sont détectés. Ils sont en effet immédiatement destinés à être abattus. Seuls les bovins en atelier d’engraissement uniquement ne sont pas concernés, car ils n’ont pas de contact avec des reproducteurs avant leur abattage. Dans les autres cas, les animaux sont maintenus dans les élevages jusqu’aux résultats. Les femelles gravides sont alors bloquées sur l’exploitation si un infecté permanent est décelé, et cela jusqu’au vêlage. En l’absence de détection, aucune restriction de mouvement n’est appliquée.

Dans un second temps, les veaux nés dans le courant de l’année 2009 et jusqu’au 1^er octobre seront testés, par prélèvement de peau (oreille), lors de leur identification, obligatoire dans les cinq jours qui suivent la naissance. Le dépistage systématique chez les nouveau-nés sera maintenu jusqu’au 31 décembre 2010. L’Office fédéral vétérinaire considère que la majorité des troupeaux seront alors indemnes. Une surveillance sera effectuée sur des échantillons de lait au premier vêlage, pour confirmer l’absence d’anticorps, donc de circulation du virus.

• Source : http://www.bvet.admin.ch