A/eq2/Ohio/03, comprimés vermifuges, pâte orale antibiotique font le millésime 2008 - La Semaine Vétérinaire n° 1331 du 17/10/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1331 du 17/10/2008

Congrès de l’Avef. Nouveautés de l’exposition commerciale champenoise

Actualité

Auteur(s) : Eric Vandaële

Le marché équin se concentre sur les vaccins, les antiparasitaires, les anti-inflammatoires et les analgésiques.

L’étroitesse du marché équin – 3 % du marché de la santé animale, 0,1 % de celui du médicament humain – fait que les nouveautés pharmaceutiques sont rares pour les chevaux. Elles se concentrent sur trois classes thérapeutiques : les vaccins, les vermifuges, les anti-inflammatoires et les analgésiques. Les laboratoires pharmaceutiques sont aussi de moins en moins nombreux à présenter des médicaments autorisés (avec une AMM) dans l’exposition dite “commerciale” du congrès de l’Association vétérinaire équine française (Avef)de Reims.

ProteqFlu® est le seul vaccin conforme aux exigences de l’OIE

La souche de la lignée américaine A/eq2/Ohio /03 de la grippe équine était sur le devant des stands des deux seuls laboratoires qui proposent des vaccins contre cette maladie en France : Merial et Intervet.

Merial lance de nouveaux vaccins ProteqFlu® qui intègrent la valence A/eq2/Ohio/03. Depuis 2004, l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) recommande d’actualiser la composition des vaccins contre la grippe équine avec l’A/eq2/SouthAfrica/03 ou une souche H3N8 analogue, telle que A/eq2/Ohio/03, A/eq2/Visconsin/03, A/eq2/Ibaraki/07ou A/eq2/Sydney/07. Ces deux dernières souches ont été isolées lors des deux épizooties de 2007 au Japon et en Australie, qui ont touché soixante-quinze mille chevaux.

En fait, la lignée dite américaine se compose désormais de trois sous - lignées : Argentina, Kentucky et Florida. Durant les années 90, les virus de la sous-lignée Kentucky (A/eq2/ Kentucky/94 et A/eq2/Newmarket/1/93) étaient les plus fréquemment isolés, d’où la recommandation ancienne de l’OIE de les inclure dans les vaccins. Aujourd’hui, les virus de la sous-lignée Florida (A/eq2/SouthAfrica/03) sont les plus répandus. Ces mutations successives constituent la dérive antigénique (drift en anglais) de ces souches de la lignée américaine H3N8.

Peu de virus de la lignée européenne H3N8 sont aujourd’hui isolés (aucun en 2007 selon l’OIE). Pour le moment, l’OIE recommande donc de ne pas modifier la composition des vaccins en ce qui concerne la lignée dite européenne. En outre, l’organisation n’estime plus nécessaire d’inclure le virus H7N7 (ou A/equi1) dans les vaccins, dans la mesure où ces virus ne sont plus isolés depuis 1979. Sans nier l’existence d’une protection croisée, Laure Bourguignon, responsable marketing de Merial, et Sonia Wittreck, responsable technique, soulignent les bénéfices de la protection des animaux avec des souches homologues ou les plus proches possibles des souches sauvages circulantes. Certaines des récentes épizooties de grippe équine sont d’ailleurs reliées à des animaux correctement vaccinés par des vaccins hétérologues qui se sont révélés suffisants pour les protéger d’une expression clinique, mais insuffisants pour empêcher l’excrétion virale.

La protection croisée d’Equilis Prequenza® contre A/eq2/Ohio/03

De son côté, Philippe Ascher, responsable de la gamme équine d’Intervet, a présenté « un poster accepté par le comité scientifique de l’Avef, montrant que le vaccin Equilis Prequenza® protège contre une épreuve virulente réalisée avec la souche A/eq/Ohio/03 ». Pour la lignée dite américaine, ce vaccin contient la souche A/eq2/Newmarket/1/93 de la sous-lignée Kentucky. L’épreuve virulente a eu lieu trois semaines après la primovaccination, en deux injections espacées de quatre semaines. Face à l’épreuve virulente, les poneys vaccinés avec ce vaccin ont présenté une expression clinique fruste, significativement moins sévère que celle des équidés non vaccinés. L’excrétion virale est aussi diminuée de 97 % par rapport à celle des animaux témoins.

Le protège-livret en plastique d’Intervet contient des fiches “santé”

L’obligation d’identification des chevaux conduit aussi à la généralisation des livrets d’identification, les documents d’accompagnement dans lesquels sont inscrites les vaccinations. Les anciens carnets de vaccination ont donc disparu au profit de ces livrets officiels, qui doivent accompagner le cheval lors de chaque déplacement, compétition, etc. Souvent manipulés, ces livrets, délivrés en un seul exemplaire, sont donc précieux. Pour les protéger, Intervet propose un protège-livret. Le plastique transparent permet de lire le nom du cheval et, dans une écurie, de retrouver facilement les livrets d’une même classe d’âge. Ce protège-livret contient aussi des pochettes avec des fiches “santé” pour y enregistrer les dates de ferrures, de vermifugation, les soins dentaires, les maladies et les opérations éventuelles.

Les comprimés vermifuges Equimax® Tabs entrent dans les salles d’attente

Disponibles depuis un peu plus d’un mois, les nouveaux comprimés vermifuges appétents Equimax® Tabs (à base d’ivermectine et de praziquantel) occupaient une large place sur le stand de Virbac. C’est la première fois que cette forme galénique est développée pour des chevaux. « Les seringues de gel oral Equimax® sont devenues les premiers vermifuges vendus en Europe, avec un chiffre d’affaires de l’ordre de dix millions d’euros », a souligné Denis Marciat, responsable européen de la gamme chevaux chez Virbac. Le laboratoire était d’ailleurs le principal partenaire du workshop sur la vermifugation organisé par l’Avef la veille du congrès, en compagnie de Ceva, qui commercialise Bimectine® (ivermectine), et de Fort-Dodge, avec sa gamme Equest® (moxidectine ± praziquantel). Virbac présentait aussi un film, sur support DVD ou en ligne, sur les parasites internes et ses nouveaux comprimés.

Equibactin® est une pâte orale de sulfadiazine et triméthoprime

Après l’avoir dévoilée au congrès des Groupement techniques vétérinaires à Nantes en mai dernier, Ceva présentait à Reims Equibactin®, la seule pâte orale équine antibiotique commercialisée en seringue en France. A base de sulfadiazine et de triméthoprime, cette seringue correspond au traitement d’un cheval de 600 kg à la dose de 30 mg/kg/j (25 mg/kg de sulfadiazine et 5 mg/kg de triméthoprime) une fois par jour, pour un coût quotidien de 9 € HT (prix centrale d’une seringue). La durée du traitement est de cinq jours au maximum, selon la notice. La seringue, graduée par tranche de 50 kg, facilite l’administration aux poulains, d’autant que la pâte est aromatisée à l’anis… La liste des indications est aussi large que le spectre anti-infectieux de l’association sulfamides-triméthoprime : « Les infections respiratoires (à Streptococcus spp. ou Staphylococcus aureus), gastro-intestinales (à E. coli), urogénitales (à streptocoques Βhémolytiques), les plaies et les abcès ouverts ou drainés ».

La détomidine complète la gamme analgésique de Fort Dodge

Après le lancement, il y a deux ans, du butorphanol (Torbugesic®) en France, Fort Dodge complète sa gamme analgésique avec Detogesic®, une solution injectable à 10 mg/ml de chlorhydrate de détomidine, un α2agoniste bien connu des vétérinaires équins. Detogesic® devient anisi le troisième générique de Domosedan® (Pfizer) commercialisé en France. De nombreux protocoles de sédation, d’analgésie, ou d’anesthésie associent le butorphanol avec la détomidine, d’où l’intérêt de les présenter dans une gamme commune. Dans celle des α2agonistes, le laboratoire commercialise aussi, pour les chiens et les chats, un générique de Domitor® (Pfizer) à base de médétomidine : Dorbenev® Vet.

Un flacon Metacam® “unidose” par cheval

De nombreux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) injectables sont utilisés chez les chevaux pour le traitement des boiteries, des coliques, en compléments des antibiotiques, etc. Mais il est préférable d’éviter de laisser traîner dans les écuries des flacons entamés d’AINS, d’autant que leur usage expose à des contrôles antidopage positifs. Boehringer Ingelheim décline ainsi la solution injectable Metacam® à 20 mg/ml de méloxicam dans un petit flacon “unidose”de 20 ml. Il permet de réaliser une injection intraveineuse chez un cheval d’environ 600 à 700 kg, avec un éventuel relais de la suspension orale. Sur le stand, le laboratoire présentait des rubans barymétriques permettant d’évaluer le poids d’un poney ou d’un cheval à partir de la circonférence de son poitrail.

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