Une balance énergétique négative provoque une baisse de fertilité

Les performances décevantes des vaches laitières relevées à travers le monde, comme un taux de conception réduit et une augmentation de la mortalité embryonnaire, sont associées, dans certaines études, à une balance énergétique négative au début du post-partum. Celle-ci s’accompagne de modifications biochimiques qui se traduisent par des taux d’acides gras non estérifiés et de β-hydroxybutyrate élevés, ainsi qu’une concentration de glucose basse. Ces concentrations, ainsi que celles d’autres métabolites présents dans les fluides folliculaires de vaches laitières à fort potentiel en phase de balance énergétique négative, sont notées et analysées par des chercheurs belges⁽¹⁾ avant d’être reproduites in vitro pour étudier les effets sur la qualité de l’ovocyte.

Les résultats montrent que les variations métaboliques sont bien reflétées dans le liquide folliculaire du follicule dominant. Ce dernier semble protégé des valeurs extrêmement élevées d’acides gras non estérifiés et de glycémie trop basse.

Les modèles de maturation in vitro mettent en évidence que l’association entre une balance énergétique trop basse, un taux élevé d’acides gras non estérifiés et un taux trop bas de glucose est toxique pour l’ovocyte et provoque une mauvaise maturation, avec une apoptose et une nécrose de certaines cellules. Par ailleurs, la maturation obtenue lors d’une saturation en acides gras non estérifiés a un effet sur la qualité de l’embryon. Seul le β-hydroxybutyrate montre une action toxique dans des conditions d’hypoglycémie modérée.

Ces modèles expérimentaux in vitro, établis d’après les observations in vivo, suggèrent qu’une période de déséquilibre énergétique négatif pourrait réduire la fertilité des vaches qui ont une forte production laitière via une augmentation des acides gras non estérifiés et une baisse du taux de glucose dans le liquide folliculaire, affectant la qualité de l’ovocyte. De même, la qualité de l’embryon est également affectée. Il reste à mettre cette observation en relation avec le rationnement instauré pour stimuler la production de lait ou les adaptations physiologiques qui se produisent lors de la lactation.

• (1) J.L.M.R. Leroy, A. Van Soom, G. Opsomer et P.E.J. Bols : « The consequence of metabolic changes in high-yielding dairy cows on oocyte and embryo quality », Animal, 2008, n° 2, pp. 1120-1127.