Le bien-être animal est de retour à Gand

Plus de deux cent soixante congressistes se sont réunis du 10 au 13 septembre dernier dans l’auditorium de l’université de Gand pour le plus grand symposium scientifique consacré au bien-être animal jamais organisé en Belgique. Il s’agissait de la quatrième édition de la rencontre internationale qui se déroule tous les trois ans depuis 1999 sous le nom d’International workshop on the assessment of animal welfare at farm and group level (atelier international sur l’évaluation du bien-être animal au niveau de l’élevage et en groupe). Cette année, sous l’égide la faculté vétérinaire de l’université de Gand et de l’Institut de recherche agricole et halieutique (Ivlo), le record de participation a une nouvelle fois été battu. « Si la plupart des participants étaient Européens, 14 % venaient d’ailleurs », précise Dominiek Maes, de la faculté, qui rappelle également qu’en 1974, Frank Ödberg avait organisé le premier congrès européen de l’Association des vétérinaires éthologues, avec quelque soixante participants.

Le bien-être animal a le vent en poupe depuis plusieurs années

Le développement de méthodes scientifiques destinées à estimer le bien-être est une condition importante pour améliorer la qualité de vie des animaux. L’évaluation d’un tel concept, subjectif et difficile à définir, est en effet devenue une véritable discipline, dont le nombre de participants à Gand reflétait l’importance et la croissance, de même que les quarante-six présentations, les cent un posters et les cinq ateliers déclinés durant deux jours et demi.

La rencontre a permis de présenter plusieurs évolutions, notamment en termes d’évaluation de l’émotion chez l’animal, à laquelle une session était consacrée. « Récemment encore, la plupart des chercheurs estimaient inconcevable d’aborder ce thème de façon scientifique, a rappelé Frank Tuyttens, membre de l’Ivlo et président du comité scientifique du congrès. Désormais, nous prenons conscience que l’évaluation des émotions animales est essentielle pour avoir une idée de leur bien-être. Auparavant, l’existence d’une bonne performance de reproduction et de croissance signifiait l’absence de problème de bien-être. Par la suite, des mesures physiques ont été réalisées chez l’animal (lésions, état de la robe) et dans l’environnement (densité, présence de jouets). Actuellement, nous nous rendons compte que l’aspect psychique est au moins aussi important. Bon nombre de développements permettent une approche scientifique de cet aspect. »

Le congrès a aussi permis de développer l’idée selon laquelle le bien-être peut non seulement être amélioré en adaptant l’environnement à l’animal, mais aussi l’animal à son environnement. La sélection génétique de races dont les comportements sociaux indésirables sont moindres (agression, picage, morsure des queues) semble ainsi être une technique prometteuse pour améliorer le bien-être des animaux de rente dans des systèmes d’exploitation modernes.

Le bien-être des chevaux de selle et celui des animaux de zoos ont également été abordés au cours de deux ateliers publics.