« Trop souvent, la victime s’en va et le bourreau reste » - La Semaine Vétérinaire n° 1329 du 03/10/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1329 du 03/10/2008

Marie-France Henry, présidente du Comité national contre le bizutage

À la une

Auteur(s) : N. F.

La Semaine Vétérinaire : La loi contre le bizutage a été votée en 1998. Dix ans plus tard, quel bilan peut-on tirer ?

Marie-France Henry : La situation s’est bien améliorée, mais la loi a du mal à s’appliquer. Nous recueillons toujours des témoignages d’élèves et d’étudiants, mais les dépôts de plaintes sont peu fréquents. Les victimes n’osent pas parler. Elles redoutent les représailles des bizuteurs et/ou subissent la pression des établissements, qui craignent pour leur réputation. Quand les plaintes existent, elles sont rarement suivies d’effets. Les bizuteurs sont souvent jugés deux ou trois ans après les faits. Ils ont le plus souvent quitté l’école, sont intégrés dans la vie active. Les condamnations sont rares, et légères quand elles existent, pour ne pas « casser des carrières ».

S. V. : Le terme “bizutage” a-t-il encore cours ?

M.-F. H. : Les élèves comme les enseignants et les responsables d’établissement parlent plus volontiers d’intégration ou d’accueil. Le vocabulaire change, la réalité moins. Nous ne sommes pas hostiles à ces journées ou week-ends d’accueil. Mais soyons clairs, ils cachent parfois des bizutages. Certaines écoles organisent ainsi des week-ends d’intégration “écologiques”. Il s’agit de nettoyer une rivière ou une forêt. Parfait. Mais sous cette apparence enjôleuse, ce sont les nouveaux qui font le sale boulot, tandis que les plus anciens regardent et commandent. Où est l’intégration ?

S. V. : Les brimades subies lors des bizutages sont-elles moins violentes ?

M.-F. H. : Il n’y a quasiment plus de pratiques à connotation sexuelle. En revanche, les quantités d’alcool ingérées ont considérablement augmenté. Le coma éthylique est plus fréquent. Chez les jeunes, le fait de “savoir boire” est valorisé. Ne pas boire lors du bizutage expose aux diatribes. La pression psychologique, elle, est toujours présente : manque de sommeil, de nourriture, hurlements, etc. Là où perdure le bizutage, des sanctions sévères devraient être prises par les conseils de discipline, à la demande des chefs d’établissement. Trop souvent, la victime s’en va et le bourreau reste. Cela devrait être l’inverse.

S. V. : Comment agissez-vous ?

M.-F. H. : Nous essayons d’agir préventivement. Ainsi, nous diffusons des éléments d’information, comme la plaquette disponible sur notre site Internet. Nous intervenons également dans les lycées et les grandes écoles en organisant des conférences. Nous proposons en outre aux chefs d’établissement d’élaborer des chartes de bonnes conduites.

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