L’hiver sera encore placé sous le signe des vaccins contre la blue tongue - La Semaine Vétérinaire n° 1328 du 26/09/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1328 du 26/09/2008

Fièvre catarrhale ovine. Campagne vaccinale

Actualité

Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau

Un nouvel appel d’offres est lancé pour préparer la campagne de prophylaxie contre les deux sérotypes.

A la suite de la réunion du comité de suivi de la fièvre catarrhale ovine, le 17 septembre dernier, le ministre de l’Agriculture, Michel Barnier, a confirmé, pour cet hiver, une « vaccination complète et simultanée de l’ensemble du territoire contre les sérotypes 1 et 8 »(1). A ce titre, un appel d’offres est lancé pour cinquante millions de doses vaccinales contre le sérotype 1 en vue d’une campagne massive sur tout le territoire, en tenant compte de la vaccination d’ores et déjà effective dans dix-huit départements. Le 19 septembre, la Direction générale de l’alimentation (DGAL) recensait 15 107 cas dus au sérotype 8 (BTV8) et 1 412 dus au sérotype 1 (BTV1). Les deux sérotypes se sont rejoints en Gironde, ainsi que dans le Lot et le Tarn.

Les derniers avis de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa)(2) insistent sur la plus grande efficacité des vaccins réalisés l’hiver, en dehors de la période d’activité du vecteur, lorsque les animaux sont rentrés, ce qui facilite la mise en œuvre sur le terrain. La stratégie dépendra donc de l’approvisionnement en vaccins, avec une problématique un peu différente de celle rencontrée pour le sérotype 8, car cela se fera dans le cadre d’une prophylaxie réglementée. Pour l’Afssa, deux scénarios peuvent alors être appliqués à la vaccination contre le sérotype 1. Si les vaccins sont disponibles en quantité suffisante, dans un objectif de protection des zones encore indemnes, elle souligne l’urgence de vacciner de manière obligatoire le périmètre situé dans les 300 km autour des foyers recensés, anciens et actuels. En revanche, en cas de persistance de la pénurie vaccinale, il faudrait partir de la limite des 300 km et remonter vers les foyers.

L’Afssa se penche sur la problématique des rappels

Les mouvements d’animaux, surtout sur de longues distances, pourraient expliquer la propagation du sérotype hors de la zone vaccinée initialement, même si l’ignorance des possesseurs de ruminants non professionnels y est aussi pour beaucoup. L’estimation de la vitesse de propagation, plus faible que dans le cas du sérotype 8, dépend de la densité des animaux sensibles dans la zone géographique concernée. Elle est évaluée à 30 km par semaine selon les particularités observées sur le terrain. En outre, les aléas climatiques auront sans doute un effet déterminant sur la diffusion des vecteurs.

Les échecs vaccinaux rencontrés seraient dus à la vaccination d’animaux infectés peu de temps avant l’injection ou entre celle-ci et la mise en place d’une immunité, ce qui donne des résultats de PCR positifs.

L’Afssa s’est donc penchée sur les problématiques posées par la mise en œuvre des rappels chez les animaux vaccinés cette année. Les fractions antigéniques utilisées dans tous les vaccins sont identiques, proviennent des mêmes souches de virus et induisent des réponses immunitaires comparables. La seule différence réside dans les adjuvants. Une fois les autorisations de mise sur le marché (AMM) validées, chacun pourra donc choisir son vaccin, quel que soit celui employé lors des primo-injections. Dans l’immédiat, les autorisations temporaires d’utilisation (ATU) sont maintenues.

L’agence estime que la durée d’immunité conférée par les vaccins s’établira à un an, avec une injection unique de rappel, même si elle souligne qu’il serait préférable de procéder à deux injections, même chez les animaux déjà vaccinés, en raison des conditions de réalisation de la vaccination cette année.

Aucun âge minimal de vaccination n’est indiqué par l’agence

L’âge minimal de vaccination, qui dépend de l’immunité colostrale lorsque les mères sont vaccinées, devrait aussi donner lieu à des recherches. Le comparatif avec les autres virus bovins (BVD, RSV) laisse prévoir la disparition de la persistance des anticorps maternels après seize à trente-huit jours. Les injections chez les veaux devront donc débuter vers deux mois, même si les recommandations des laboratoires étaient d’un mois chez les sujets issus de mères non vaccinées. L’existence de sujets immunotolérants ne garantit pas qu’un veau né d’une vache vaccinée ne puisse pas être infecté. Par conséquent, l’agence n’indique pas d’âge minimal en deçà duquel les jeunes pourraient être exportés. Des discussions avec l’Espagne et l’Italie sont encore en cours pour faciliter les échanges des veaux et des broutards vaccinés préventivement.

Du côté des caprins, la situation demeure incertaine. Les chèvres ne représentent que 1 % des cas de fièvre catarrhale, quel que soit le sérotype. Leur vaccination n’est donc pas prioritaire, surtout en période de rationnement vaccinal. En revanche, dans un objectif d’éradication de la maladie, l’Afssa insiste sur la nécessité de vacciner toutes les espèces sensibles, chèvres comprises.

  • (1) Communiqué du ministère de l’Agriculture du 17/9/2008.

  • (2) Avis du 10/9/2008 consécutif à la saisine n° 2008-SA-0256 et avis du 5/9/2008 relatif à la saisine n° 2008-SA-0232.

COMPLÉMENT MULTIMÉDIA

Une carte de l'évolution de l'épizootie est disponible sur le site www.wk-vet.fr à l'adresse : http://www.wk.fr/fievre-catarrhale-ovine.

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