L’école vétérinaire de Limoges, l’éphémère - La Semaine Vétérinaire n° 1328 du 26/09/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1328 du 26/09/2008

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Auteur(s) : N. D.

Contrairement aux idées reçues, Alfort n’est pas la deuxième école vétérinaire à voir le jour en France. En effet, il s’agit de celle de Limoges.

Anne Robert Jacques Turgot, baron de l’Aulne, est nommé intendant de la Généralité de Limoges en août 1761. En accédant à ce poste, Turgot dirige ses efforts sur l’agriculture. Il compte parmi les premiers à reconnaître l’utilité des écoles vétérinaires et à recruter des élèves pour celle de Lyon qui vient d’être créée. Le 18 février 1763, Turgot écrit à Henri Bertin, alors ministre de Louis XV, qu’il avait appris de Claude Bourgelat son intention de créer une deuxième école vétérinaire. Il le supplie alors de donner la préférence au Limousin, « parce qu’indépendamment de la nature de ses productions, le commerce des bestiaux, qui est l’unique richesse de la province, et la proximité du Poitou, du Périgord, de l’Auvergne et du Bourbonnais rendoient la ville de Limoges plus propre que toute autre pour établir une école vétérinaire ». Quatre mois plus tard, Henri Bertin lui répond favorablement. La création officielle de l’école de Limoges est décidée par le roi le 24 novembre 1764. Elle n’ouvre toutefois ses portes que le 22 février 1766, avec une dizaine d’élèves seulement. En juillet 1767, Turgot déplore le nombre restreint d’étudiants, qui n’a pas augmenté depuis la création de l’établissement. En octobre 1768, découragé, il écrit à Henri Bertin : « Je dois vous rendre compte de la nécessité dans laquelle je me trouve de fermer l’établissement créé à Limoges sous auspices d’une école vétérinaire », en invoquant, comme causes probables de l’insuccès, l’incurie des parents, la négligence des municipalités du Limousin et des régions voisines à y envoyer des élèves, et la préférence des jeunes gens pour l’état de chirurgien, bien plus rémunérateur que celui de vétérinaire.

La fermeture de l’école de Limoges est confirmée le 5 novembre 1768 par Henri Bertin, après à peine trois ans de fonctionnement pour un coût particulièrement élevé.

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