L’école d’Alfort, la “cadette” de Bourgelat - La Semaine Vétérinaire n° 1328 du 26/09/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1328 du 26/09/2008

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Auteur(s) : N. D.

Deux années à peine après la fondation de l’école de Lyon, Claude Bourgelat demande à Henri Bertin, ministre de Louis XV, le transfert de cet établissement à Paris. Mais ce dernier s’y oppose, car non seulement il souhaite maintenir l’école de Lyon, mais aussi créer d’autres écoles vétérinaires sur le territoire. Toutefois, Claude Bourgelat trouve auprès du ministre l’appui nécessaire pour amener le roi à autoriser la création d’une école vétérinaire aux portes de Paris.

En avril 1764, Claude Bourgelat quitte Lyon pour la capitale. Il emmène avec lui plusieurs de ses meilleurs élèves lyonnais, ainsi que l’anatomiste Honoré Fragonard et le clinicien Philibert Chabert. Une maison, boulevard de la Chapelle, abrite provisoirement l’école durant l’hiver 1765-1766. Mais l’exiguïté des locaux, le coût des fourrages (fortement taxés à l’entrée de Paris), l’éventuelle contestation des maréchaux parisiens sur la mise en œuvre d’un atelier de maréchalerie au sein de l’établissement, ainsi que des craintes quant au manquement possible à la moralité des élèves au sein de Paris font qu’un autre site, hors des murs de la capitale, est préféré pour y installer l’école. Le choix se porte alors sur le château d’Alfort, situé près du confluent de la Marne et de la Seine, à deux pas du pont de Charenton. Le château est considéré comme le lieu idéal, car il possède plusieurs bâtiments, mais aussi des prairies et des terres labourables favorables à l’éducation hippiatre rurale des élèves. Il est finalement acheté en décembre 1765 au baron de Bormes. L’installation définitive a lieu pendant l’été 1766 et l’enseignement à l’école dite d’Alfort débute en octobre 1766. Après des remembrements cadastraux, elle fera partie, par la suite, du territoire de la ville de Maisons-Alfort.

Bien des années plus tard, en 1973, Alfort hébergera l’Ecole nationale des services vétérinaires (ENSV) qui vient d’être créée et qui est dédiée à la formation des inspecteurs de la santé publique vétérinaire.

Par rapport aux écoles vétérinaires de Lyon et de Toulouse, celle d’Alfort a bénéficié d’une remarquable stabilité géographique depuis sa création. Pourtant, en 1991, ce constat aurait pu être mis à mal. A l’époque, Edith Cresson est Premier ministre du gouvernement de François Mitterrand. Elle entreprend de mener plusieurs réformes. L’une d’elles projette de délocaliser près de quatre-vingts établissements publics en province. Pour le gouvernement, ces mesures visent à rééquilibrer la distribution géographique des organismes publics, en délocalisant quelque trente mille fonctionnaires parisiens. Le Conseil interministériel d’aménagement du territoire (Ciat) du 21 novembre 1991 dresse la liste des candidats potentiels. L’école d’Alfort y figure. La ville de destination évoquée est Metz, mais d’autres sont citées, comme Clermont-Ferrand ou encore Nancy. La menace qui plane sur le site d’Alfort déclenche des manifestations et une pétition récolte près de cent cinquante mille signatures au total. Les étudiants vétérinaires ne sont pas seuls à protester : ils sont rejoints par des professeurs, des praticiens, des représentants de la profession, mais aussi de la ville de Maisons-Alfort et du conseil général du Val-de-Marne, et ils reçoivent le soutien de personnalités politiques et médiatiques. Des lettres sont adressées à Matignon, à l’Elysée, aux ministères de l’Agriculture et de l’Aménagement du territoire.

Finalement, la décision du Ciat tombe le 29 janvier 1992 : l’école d’Alfort reste à Maisons-Alfort. En revanche, l’ENSV sera, elle, délocalisée à Lyon en 1994.

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