Stéphane Houdet est champion paralympique

Il l’a fait ! Stéphane Houdet (N 95) reviendra de Pékin médaillé d’or. Le 15 septembre dernier, à 17 h, associé à Michaël Jeremiasz, il a remporté le tournoi de tennis en fauteuil dans la catégorie double messieurs. Le match, interrompu la veille pour cause de pluie et de vent, s’est conclu de la plus belle des manières pour les deux Français. Opposés à la paire suédoise Olsson/ Wilkstrom, ils l’ont emporté au tie break au second set, au terme d’une rencontre de très haut niveau. Après l’ultime point, synonyme de titre paralympique, Stéphane et Michaël ont laissé éclater leur joie sur le Central olympique pékinois. Leur performance, qui a fait oublier les désillusions en simple (les deux compétiteurs se sont inclinés en quart de finale), a permis d’accrocher une médaille de plus au palmarès de la France qui en comptait cinquante et une à la veille de la clôture des jeux Paralympiques, le 16 septembre, se plaçant au douzième rang des nations.

Grâce à cette victoire, les deux joueurs participent également au bilan “historique” du tennis handisport hexagonal à l’issue de ces jeux, avec une première médaille d’or et une première médaille en simple femmes (le bronze pour Florence Gravellier).

Un passage du golf au tennis pour concrétiser un rêve olympique

Voilà trente-cinq mois que Stéphane Houdet, qui a créé sa clinique dans le Grésivaudan (Isère) et a exercé en libéral jusqu’en décembre 2004, se consacre exclusivement à son rêve olympique, se soumettant à une discipline et à un programme méticuleux.

C’est le 9 août 1996 que la vie de ce père de quatre enfants bascule. Il est victime d’un accident de moto qui conduira à l’amputation de sa jambe gauche, au-dessus du genou. Cet événement le pousse à renouer avec la pratique sportive. Il choisit le handi golf. Rapidement, il évolue au plus haut niveau de la discipline, occupant les premières places des classements nationaux et internationaux. Peu à peu, les cinq anneaux commencent à danser dans son esprit. Mais le golf n’est pas un sport olympique. Qu’à cela ne tienne, il change son fusil d’épaule et revient à ses premières amours en optant pour le tennis, un sport qu’il a pratiqué en valide.

En 2004, il apprend à se déplacer en fauteuil, deux ans plus tard il est numéro 9 mondial, puis il intègre le “top 3”. Une ascension fulgurante qui lui vaut d’intégrer l’équipe de France olympique.

« Tout en étant un citoyen du monde, je suis fier d’être Français et de notre drapeau. La Marseillaise me donne des frissons et je rêve d’en entendre une (ou deux) sur le podium des Jeux. Représenter son pays, c’est aussi comprendre le collectif associé à de telles performances. Nous sommes seuls sur le court, mais il y a un club, des proches et tout un pays derrière les “petits bleus” », expliquait-il dans une interview accordée en juin dernier. Le 15 septembre, cet esprit d’équipe lui a permis d’entendre l’hymne une médaille autour du cou. Quoi de plus normal pour un homme qui a pour devise : « Faites de votre vie un rêve et de votre rêve une réalité. »