Oridermyl® revient avec de la perméthrine en remplacement du lindane

Vétoquinol vient de remettre sur le marché sa spécialité auriculaire Oridermyl® qui n’était plus commercialisée depuis le début de l’année. La nouvelle formulation du gel contient de la perméthrine en remplacement du lindane.

En effet, interdit depuis le 1^er novembre 2004, l’usage du lindane “vétérinaire” avait pu être prolongé par dérogation jusqu’au 31 décembre 2007, mais pas au-delà. Toutes les spécialités vétérinaires à base de ce principe actif, pour la plupart des formulations auriculaires, ont donc été retirées du marché cette année.

Vétoquinol est le seul laboratoire à avoir développé une nouvelle formulation avec de la perméthrine (10 mg/g) à la place du lindane (5 mg/g). Contre les gales auriculaires, la perméthrine confère une efficacité acaricide équivalente à celle du lindane contre Otodectes cynotis. Dans un essai comparatif incluant vingt-cinq chiens et vingt chats atteints d’otacariose, la nouvelle formulation est aussi efficace que l’ancienne : l’élimination du parasite est totale (100 %) en trois semaines avec une application locale un jour sur deux.

Toutefois, le nouveau résumé officiel des caractéristiques de produit (RCP) recommande désormais une application quotidienne de 0,3 g (« un pois ») de cette pommade pendant vingt et un jours (au lieu de tous les deux jours avec l’ancienne formulation).

Une dose de perméthrine au moins dix à cent fois plus faible que dans les spot-on

La présence de perméthrine peut surprendre dans cette spécialité indiquée chez les chats. En effet, sa toxicité pour l’espèce féline, dans les antiparasitaires externes destinés aux chiens (spot-on, spray, etc.), est bien connue et fait l’objet de nombreux rapports de pharmacovigilance. Toutefois, les doses employées dans Oridermyl® (3 mg de perméthrine par oreille et par jour) sont bien inférieures à celles de ces médicaments pour chien (entre 50 et 700 mg/kg, soit des doses administrées qui dépassent toujours largement 100 mg de perméthrine par animal, même pour les plus petits). Vétoquinol a évalué la dose maximale tolérée (DMT) par voie orale chez le chat à 18 mg/kg/j. Elle provoque déjà des troubles neurologiques significatifs tels que des vomissements, des tremblements, etc. A une dose plus faible (4 mg/kg/j pendant trois à quatre jours par voie orale), la perméthrine est à l’origine de « changements mineurs (vocalises, mydriase, polydipsie, baisse d’appétit) ».

L’application auriculaire d’Oridermyl® à une dose estimée à 3 mg par oreille, sur des tympans non perforés, ne devrait pas provoquer de signes d’intolérance. Seule l’ingestion accidentelle d’une grande quantité de cette pommade serait susceptible de conduire à l’apparition d’effets indésirables graves. En outre, Oridermyl® est contre-indiqué, selon son RCP, chez les chats de moins de 1,5 kg.

Les autres caractéristiques d’Oridermyl® sont inchangées. Sa formulation comprend toujours la présence de trois autres principes actifs : la néomycine (3 500 UI/g) pour son activité contre les bactéries Gram négatif et les staphylocoques, la nystatine (100 000 UI/g) comme antifongique actif contre les levures Malassezia et Candida et, enfin, l’acétonide de triamcinolone (1 mg/g), un puissant corticoïde.

• (1) Règlement 850/2004 du 29/4/2004.