La filière apicole a besoin de vétérinaires spécialisés dans les maladies des abeilles - La Semaine Vétérinaire n° 1327 du 19/09/2008
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La Semaine Vétérinaire n° 1327 du 19/09/2008

Formation. 3e session du diplôme interécoles d’apiculture et pathologie apicole

Actualité

Auteur(s) : Nicolas Vidal-Naquet(3)

Dans un article récent consacré aux pertes considérables observées dans les ruchers de l’est de la France, le journal Le Monde(1) relève que « peu de vétérinaires » sont spécialisés dans le domaine de la pathologie apicole. C’est un fait, et pourtant il existe en France une formation de base sur les maladies de l’abeille : le diplôme interécoles d’apiculture et de pathologie apicole. Il a vu le jour grâce à la persévérance de notre consœur Monique L’Hostis (parasitologie-aquaculture-faune sauvage à l’ENVN). La profession vétérinaire a donc les moyens de se former, dans une discipline qu’elle connaît mal et pour laquelle elle est peu sollicitée. La première promotion est sortie en 2006, la deuxième sera diplômée en décembre prochain. Quant à la troisième session, elle commencera en janvier prochain, sur les sites des écoles d’Alfort et de Nantes(2).

Les pertes de ruches peuvent atteindre 25 à 30 % aujourd’hui

Trois raisons essentielles peuvent conduire un vétérinaire à s’intéresser à la pathologie apicole. Tout d’abord, l’abeille est un insecte dont les productions et le rôle dans la pollinisation sont essentiels pour l’homme et le praticien est un maillon indispensable de l’alimentation humaine d’origine animale (d’autant plus en ces temps où la profession est sous le feu des propositions du rapport Attali).

En outre, alors que le vétérinaire a toute sa place dans les filières bovine, ovine, piscicole, etc., il est absent du secteur apicole. Ce sont les apiculteurs eux-mêmes, les agents apicoles des Directions des services vétérinaires qui ont “pris en charge” la prophylaxie et la pathologie des abeilles. En cas de problème qu’ils ne peuvent gérer, les apiculteurs appellent l’agent apicole ou les confrères apiculteurs, mais jamais les vétérinaires… Et pour cause. Il ne faudrait pas que les vétérinaires laissent de côté des pans entiers de domaines de compétences qui sont de leur ressort, avec le risque de perdre plus encore.

De plus, l’abeille semble réellement en danger et la filière apicole est inquiète. Il y a vingt ans, les pertes dans les ruchers avoisinaient les 4 à 5 % par an. Aujourd’hui, il n’est pas rare d’atteindre 25 à 30 % de pertes, comme l’hiver dernier où certains apiculteurs ont vu leur cheptel durement touché, notamment en Alsace. Les causes de ces dépeuplements sont difficiles à cerner. Les pesticides, Varroa, Nosema, les virus, les loques, la conduite sanitaire des ruchers, le réchauffement climatique, la raréfaction de la biodiversité, voire des causes multifactorielles, tous ces éléments sont évoqués pour tenter d’expliquer le phénomène.

Aux Etats-Unis, le Colony Collapse Disorder, ou syndrome d’effondrement des colonies, frappe également. Il est à l’origine de la perte de nombreux ruchers et inquiète les apiculteurs américains. Tous les services fédéraux de l’agriculture ont mis en commun leurs moyens pour comprendre cette mortalité et des millions de dollars sont affectés à la recherche sur la ou les maladies en cause. Outre-Atlantique, l’apiculture (en plus de son activité principale, la pollinisation) rapporte environ quinze milliards à l’agriculture américaine.

  • (1) « Les ruches de l’est de la France se dépeuplent de façon inquiétante », Olivier Rescanière, 13/6/2008.

  • (2) Renseignements : Pr Monique L’Hostis, ENVN, lhostis@vet-nantes.fr Voir aussi le programme complet dans l’agenda en page 74 et sur le site www.WK-Vet.fr

  • (3) www.apivet.eu

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