La chirurgie est le traitement de choix du thymome - La Semaine Vétérinaire n° 1327 du 19/09/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1327 du 19/09/2008

Cancérologie canine et féline

Formation continue

ANIMAUX DE COMPAGNIE

Auteur(s) : Ph. Z.

Le thymome est un néoplasme dérivé des cellules épithéliales du thymus. Cette tumeur peut s’accompagner de syndromes paranéoplasiques comme la myasthenia gravis et l’hypercalcémie. Les auteurs(1) étudient vingt chiens et chats atteints d’un thymome traités par la chirurgie seule (c’est-à-dire sans chimiothérapie ni radiothérapie postopératoires). Chez les neuf chats du groupe, les symptômes principaux sont la dyspnée et la toux. Chez les onze chiens, les mêmes signes cliniques sont souvent constatés, ainsi que de l’abattement et un changement de la voix. A l’auscultation, les bruits cardiaques sont affaiblis. Diverses techniques d’imagerie permettent d’étayer le diagnostic. La radiographie montre une masse dans le médiastin cranial (), qui occasionne un déplacement caudal du cœur et une déviation de la trachée. Une effusion pleurale est parfois constatée.

L’échographie permet de réaliser des biopsies, qui mettent en évidence des lymphocytes et des cellules épithéliales du thymus.

Il est important de différencier un thymome d’un lymphosarcome : le traitement du premier est chirurgical, alors que celui du second est médical (chimiothérapie). L’excision du thymome est réalisée à la faveur d’une sternotomie médiane chez tous les animaux. Certaines masses sont bien encapsulées, alors que d’autres présentent des adhérences au niveau de la plèvre, des vaisseaux sanguins et du péricarde. Ce degré d’invasion est un critère pronostique important. Idéalement, le scanner préoperatoire permet de déterminer à quel point un thymome est invasif.

La durée de survie médiane est de cinq ans chez les chats et de deux ans chez les chiens de cette étude. Près de 75 % des chats et 42 % des chiens survivent au-delà de trois ans. Une récidive survient chez deux chats et un chien. Parmi tous les facteurs de risque analysés par les auteurs, seul le taux de la population des lymphocytes apparaît corrélé à la durée de survie. Plus il est élevé, meilleure est la survie.

Le pronostic pour les animaux atteints d’un thymome invasif reste à déterminer. Le traitement idéal est encore à l’étude. En revanche, celui du thymome encapsulé est bon, et la chirurgie est le traitement de choix.

  • (1) J.C. Zitz et coll. : « Results of excision of thymoma in cats and dogs : 20 cases (1984-2005) », Javma, 2008, vol. 232, n° 8, pp. 1186-1192.

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