Faut-il abandonner la notion d’unicité du domicile d’exercice ? - La Semaine Vétérinaire n° 1327 du 19/09/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1327 du 19/09/2008

Entre nous

FORUM

Oui, pour développer un modèle hôpital-satellites

Jean-Marc Betsch, praticien équin à Ecouché (Orne).

La question est de savoir quelle médecine et quelle chirurgie nous voulons faire demain. Nous avons à notre disposition de plus en plus de moyens diagnostiques et thérapeutiques pointus qui n’existaient pas il y a encore dix ans. Les plateaux techniques étant de plus en plus chers, la rentabilité est de moins en moins bonne. Si nous souhaitons nous donner les moyens d’une chirurgie de qualité, nous sommes contraints de nous grouper pour réaliser des économies d’échelle. La clientèle réclame cette médecine de qualité, qu’elle veut en outre de proximité. Il faut donc nous développer sur un modèle de type hôpital avec des satellites : d’un côté des structures importantes pour l’hospitalisation avec des blocs et des appareils de radiographie de qualité, de l’autre des vétérinaires qui travaillent en ambulatoire avec des échographes ou des vidéo-endoscopes numériques embarqués dans les voitures. Tout ce qui nous permettra de nous développer dans ce sens est le bienvenu : multiplicité des lieux d’exercice, multiplication du nombre d’associés, ouverture du capital. Sur ce dernier point, je préférerais que cela reste entre vétérinaires, mais si la venue de capitaux extérieurs à la profession nous permet d’accéder à des plateaux techniques plus importants, pourquoi pas ?

Oui, pour faire face aux groupements d’éleveurs

Gérard Duquesnoy, praticien rural à Landivisiau (Finistère).

L’avenir de la rurale passe par la création de grandes structures, avec des exercices diversifiés sur plusieurs lieux. Le vétérinaire qui travaille seul en rurale pure ne peut plus s’en sortir. Nous exerçons à quatre associés en SELARL et nous demandons à tous les confrères qui passent chez nous d’avoir un exercice mixte. Je suis favorable à l’ouverture du capital des SEL, mais uniquement à d’autres structures vétérinaires. Je ne verrais aucun inconvénient à ce qu’une ou plusieurs SELARL prennent des participations dans notre société. Nous pourrions ainsi étendre notre activité sur une zone géographique plus vaste en disposant de plusieurs lieux d’exercice. Cela permettrait d’embaucher des praticiens spécialistes auxquels nous ferions appel en cas de besoin dans ces différents points. Nous pourrions également recruter un nombre supérieur d’auxiliaires et organiser leur temps de travail sur les divers sites. Tout cela nous donnerait une surface économique suffisante pour faire face efficacement à nos concurrents. Faute de restructuration rapide, nous ne pourrons bientôt plus lutter contre les associations et les groupements d’éleveurs qui, certes, n’apportent aucun service comparable aux nôtres, mais sont capables de casser les prix sur le médicament. Seule une grosse structure nous permettrait de nous battre sur ce terrain. Nous devons mutualiser nos moyens. Ce n’est peut-être encore qu’un rêve aux contours imprécis, mais je crois que c’est le seul moyen de sauver la rurale.

Oui, en ouvrant le capital à des fonds non vétérinaires

Laurent Sochat, praticien canin à Limoges (Haute-Vienne).

Grâce à l’Europe, les vétérinaires vont enfin apprendre à être adultes, sans papa pour leur dire ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Nous allons vivre dans le monde normal de l’entreprise. Quoi qu’il arrive, la notion d’unicité du domicile d’exercice disparaîtra. Au reste, la vraie question que doit se poser la profession ne porte pas sur l’unicité, mais sur la responsabilité vétérinaire. Faut-il un responsable par lieu d’exercice ? Qui peut être ce responsable, un salarié ou un libéral ? Quelle est l’étendue de cette responsabilité ? Quant à l’ouverture du capital des SEL, j’y suis pleinement favorable, y compris à des capitaux non vétérinaires. L’influence ne se mesure pas uniquement au taux de participation. Certains parviennent fort bien à contrôler une société avec 10 % des parts. De toute façon, je ne crois pas que les laboratoires s’intéressent vraiment à nos cliniques. Le secteur n’est pas si rentable que cela. Nous ne sommes pas des pharmaciens qui, avec leur numerus clausus à l’installation, bénéficient d’une rente de sécurité. L’influence des capitaux extérieurs s’arrêtera quoi qu’il en soit aux frontières de la responsabilité du vétérinaire dans son lieu d’exercice, d’où la nécessité de bien définir cette notion. Actuellement, nous sommes deux associés en SELARL. L’arrivée de capitaux nous permettrait de nous développer. Mon souhait, à terme, serait de faire venir un confrère spécialisé, peut-être une fois par semaine, et de créer une structure avec un plateau technique important pour gérer les urgences.

En tout cas, l’initiative de l’Ordre est louable. Pour une fois que nous sommes conviés au débat, nous ne devons pas faire la fine bouche. J’espère que la montagne n’accouchera pas d’une souris.

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