EDUCATION CANINE : ENTRE RANCŒURS ET AVANCÉES - La Semaine Vétérinaire n° 1327 du 19/09/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1327 du 19/09/2008

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Auteur(s) : Marine Neveux

A chaque débat parlementaire sur un texte destiné à régler la question des morsures canines, les représentants des métiers de la santé, de l’éducation et de l’élevage ressortent des propositions qui visent à accompagner les étapes de la vie du chien, de la naissance à la mort. La dernière proposition de loi n’a pas fait exception. Bilan après un an de discussions.

En septembre 2007, après deux accidents mortels, le gouvernement ouvre de nouveau, pour la énième fois, le dossier des morsures canines… ou plutôt celui des chiens dits dangereux, ce qui signifie des discussions biaisées dès le départ. Même si le ministre de l’Intérieur, Michèle Alliot-Marie, martèle que la nouvelle loi sera préventive, axée sur la communication et l’éducation, la plupart des discussions parlementaires sont centrées sur les chiens “catégorisés”, en raison notamment de l’échéance électorale des municipales, en mars prochain.

Dans ce contexte, les organisations professionnelles ont bien du mal à faire valoir les conclusions des travaux réalisés un an avant l’initiation de cette nouvelle loi, en plein été 2006, une fois encore sous la pression médiatique. Si le principe de la catégorisation est condamné par l’ensemble, ou presque, des parlementaires, il n’est pas question de reconnaître officiellement les erreurs d’hier. Pire, les nouvelles mesures doivent peser prioritairement sur ces catégories de chiens… Pourtant, alors que le ciel s’assombrit au-dessus de la gent canine et de sa place dans la société française, une éclaircie apparaît. Une mission parlementaire d’information sur la filière canine et la concentration des mesures autour du comportement canin est en effet lancée.

L’éducation canine s’impose comme un principe de base

Les débats parlementaires sur la loi 2008 relative à la prévention des morsures permettent enfin d’aborder un pan extrêmement important du comportement canin : l’éducation. Les auditions menées par les rapporteurs en charge de ce texte leur ont permis de constater la cohabitation de tous types d’intervenants dans le domaine du comportement, depuis l’expert quasiment irréprochable jusqu’au charlatan opportuniste. Résultat ? De nombreuses mesures en faveur de l’éducation des chiens et des maîtres sont émises et, surtout, les professionnels sont sommés d’éclaircir la structuration de la filière.

Les différents corps de métier et leurs organisations représentatives ont arrêté comme priorités la reconnaissance de leurs expertises dans un schéma global d’éducation, de la naissance à la mort de l’animal, de l’intervention de l’éleveur à celle de l’éducateur qui accompagne le couple maître-chien durant toutes ces années, du conseil du praticien à l’avis zoopsychiatrique du comportementaliste vétérinaire. L’intérêt du chien dans tout cela ? Il bénéficie d’un travail commun réalisé en amont par l’ensemble des professionnels.

Le vétérinaire, dont la place n’a jamais été remise en question, contrairement à ce que certains ont tenté de faire croire, devient le pivot de la filière, au point que plusieurs positions ont été ressenties comme non seulement corporatistes, mais également d’un extrême conservatisme. Il n’en est rien… ou presque. Le vétérinaire offre toute son expertise, par le biais d’une évaluation comportementale assez succincte, mais qui répond provisoirement aux attentes des élus politiques. Mieux encore, il accompagne les autres professionnels dans la rédaction des référentiels de formation, voire dans les formations elles-mêmes. Sans parler d’ingérence, son rôle ne devra pas aller au-delà.

Pour la première fois, le dialogue s’instaure et chacun participe à l’élaboration de la professionnalisation de l’éducation canine en France, bien en retard par rapport aux autres pays cynophiles. Dans les prochains mois, il faudra veiller à ce que certaines organisations ne succombent pas à la tentation pour tirer profit du mouvement entamé, au risque de faire éclater les consensus. Par aillleurs, l’union vétérinaire qui s’est mise en place autour de cette actualité, du moins en apparence, pourrait voler en éclat faute de diplomatie et de respect suffisant vis-à-vis des visions des différentes écoles en matière de comportement canin. Cela ne pourrait être que regrettable tant la profession a à gagner dans cet énorme chantier qui lui offre la possibilité de s’exprimer pleinement.

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