Deux vétérinaires apprennent aux maîtres les gestes qui sauvent

Depuis deux ans, deux vétérinaires de la région de Bâle, en Suisse alémanique, apprennent aux propriétaires de chiens les soins à prodiguer à leurs animaux en cas d’urgence. « C’est une idée des clients de nos cliniques, souligne Matthias Scholer, l’un des praticiens. L’objectif est que les maîtres réagissent rapidement et prennent les bonnes mesures avant qu’il ne soit trop tard, ou en tout cas pour minimiser des conséquences plus lourdes. Nous voyons trop souvent des inflammations graves de l’oreille ou des blessures de l’ongle infectées, alors qu’un simple geste de protection, puis une visite chez le vétérinaire auraient permis de rapidement soigner l’animal. Et combien de chiens avec une simple diarrhée le lundi n’arrivent à la clinique que le vendredi, avec des complications importantes ? » Finalement, la démarche est la même que pour les hommes : « Lorsque vous avez mal quelque part, vous cherchez d’abord à vous soulager ou à vous soigner et, si cela ne va pas mieux, vous consultez un médecin. Dans tous les cas, vous agissez. »

Les cours sont dispensés dans toute la Suisse alémanique, à raison de cinq dimanches par an, auprès de quinze à vingt personnes. La matinée est consacrée à l’anatomie du chien et aux gestes de première urgence : comment réagir lorsqu’un animal vient de se couper la patte sur du verre ? Comment faire une attelle à l’aide de magazines ? Comment transporter un animal dans les meilleures conditions ? Comment le réanimer ?, etc. L’après-midi est dédiée à l’art du pansement, aux maladies du chien, aux parasitoses et à l’emploi de médicaments hors prescription. Un chien sert de “cobaye” et permet aux deux praticiens de montrer les gestes qui sauvent in situ. Chaque participant repart avec un diplôme de secouriste pour chiens moyennant 190 FS (120 €). « Il existe quelques formations du même type dispensées par des associations, mais elles ne sont pas aussi complètes que la nôtre et non garanties par des vétérinaires », remarque Matthias Scholer. La formation devrait débuter en Suisse francophone dès l’an prochain. Qui voudra lancer ce concept en France ?