Quelles évolutions de l’exercice équin vous ont marqué durant la dernière décennie ? - La Semaine Vétérinaire n° 1326 du 12/09/2008
La Semaine Vétérinaire n° 1326 du 12/09/2008

Entre nous

FORUM

Des progrès remarquables en imagerie médicale

Patrick Langlois, praticien à Chantilly (Oise).

Les deux dernières décennies ont été marquées par des révolutions majeures dans l’exercice équin, principalement en termes de méthodes diagnostiques. Les techniques d’imagerie médicale utilisées en médecine humaine ont été adaptées au cheval. La scintigraphie et l’IRM ont remplacé la classique radiographie, permettant de détecter des lésions jusqu’alors invisibles. L’échographie articulaire est aussi utile au praticien. Dans le domaine de la chirurgie, la récupération postopératoire s’est considérablement améliorée grâce à l’arthroscopie et à la cœlioscopie qui se sont banalisées chez le cheval. Pour investir dans ce matériel sophistiqué, les vétérinaires se regroupent dans de grosses structures.

Les sols utilisés dans les hippodromes, à base de fibres, sont désormais moins traumatisants et améliorent le confort des chevaux. Il en est de même des fers collés qui limitent les traumatismes. Toutefois, ces sols artificiels, qui ne gèlent pas, permettent des courses toute l’année, donc une sollicitation importante des animaux.

Si les méthodes diagnostiques se sont affinées, la progression n’a pas été aussi marquée au niveau thérapeutique. Les affections locomotrices et respiratoires restent deux soucis majeurs. De nombreuses théories et techniques thérapeutiques sont avancées pour la prise en charge des tendinites, mais sans réelle évolution. La toux ne bénéficie d’aucun traitement probant, malgré les progrès réalisés dans la lutte contre les poussières dans les boxes.

Les domaines de compétence s’alourdissent

Jérôme Seignot, praticien à Maisons-Laffitte (Yvelines).

L’activité vétérinaire équine a connu un véritable essor durant les trente dernières années, notamment grâce aux générateurs radio portables, aux fibroscopes ambulatoires et aux échographes. Cette évolution s’est accentuée pendant la dernière décennie en raison de progrès techniques extraordinaires. La radiographie numérique fait ainsi aujourd’hui partie intégrante de l’activité du praticien équin, en raison de sa souplesse d’emploi, mais aussi – il faut le reconnaître – de son caractère “spectaculaire” qui la rend indispensable aux yeux d’une clientèle chaque jour plus exigeante. L’arrivée sur le marché de systèmes à capteur, qui permettent une visualisation immédiate de l’image radiologique, est en passe de modifier radicalement l’exercice : un cliché non satisfaisant est refait immédiatement et le diagnostic est établi à l’écurie. Les corollaires de cette progression technique ne sont pas anodins. Ces nouveaux matériels ont un coût difficile à répercuter intégralement dans les honoraires. La facture s’alourdit pour le propriétaire, alors que l’acte devient bien moins rémunérateur pour le praticien. Que dire du jeune confrère qui doit s’équiper lors d’une installation ? Cette profusion de moyens d’investigation fait certes progresser le vétérinaire équin, mais accroît ses domaines de compétence. D’omnipraticien, il doit devenir orthopédiste, spécialiste en imagerie, chirurgien, etc. Cela conduira probablement à une évolution de notre profession vers deux extrêmes : d’un côté une activité itinérante pure sans trop d’investissements, de l’autre de grosses structures hospitalières hyperspécialisées, capables d’investir dans du matériel de pointe. Dans ce paysage, quel sera l’avenir des structures moyennes ?

Le coût de certaines molécules induit une médecine à deux vitesses

Michel Bayle, praticien à Arnac-Pompadour (Corrèze).

Au sein des Haras nationaux, la diminution de l’étalonnage et la création des pôles hippiques (avec l’augmentation des compétitions) m’ont obligé à m’associer à deux consœurs, l’une pour la gynécologie, l’autre pour l’orthopédie. Cela traduit aussi l’évolution de la profession vers la féminisation et la spécialisation. En termes d’affections, pour éradiquer la métrite équine contagieuse, l’hygiène s’est améliorée grâce à la modification de la monte, désormais en (trop ?) grande partie artificielle. L’échographie est ainsi devenue incontournable. Aujourd’hui, la prophylaxie se porte sur l’artérite virale, qui semble faire preuve d’un regain d’activité. De leur côté, la grippe et la rhinopneumonie continuent à évoluer avec leurs mutants. Des maladies liées à l’alimentation apparaissent : les granulés induisent des soins dentaires et la richesse en vitamines et en protéines, qui augmente la taille des chevaux, entraîne des ostéochondrites dissécantes.

Au niveau thérapeutique, les laboratoires se sont intéressés à ce qui était pour eux une niche. De nouvelles molécules de qualité sont commercialisées. Mais leur coût parfois prohibitif entraîne une médecine à deux vitesses. Les morphiniques ont considérablement amélioré le confort du cheval et du praticien. Au plan technique, le machinisme a fait de superbes avancées (échographe, fibroscope, radiographie, analyseurs). Ce changement correspond à la demande et est appréciable tant que cela ne se fait pas au détriment de la clinique. En ce qui concerne les conditions de travail, il est maintenant nécessaire d’exercer dans des structures importantes. Les nuits de garde se sont par ailleurs améliorées grâce aux alarmes de poulinage. Parler anglais est désormais indispensable, car la clientèle étrangère est de plus en plus nombreuse. Une bonne assurance est aussi nécessaire. En effet, beaucoup de clients bénéficient d’une protection “défense et recours” et n’hésitent pas à mettre les praticiens en cause. Il ne faut jamais oublier qu’un cheval mort prend de la valeur…

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