La lettre de motivation fourmille de renseignements sur le candidat

Beaucoup d’employeurs ont tendance à considérer la lettre de motivation qui accompagne la réception d’un curriculum vitæ comme une pièce accessoire, voire sans importance. Il n’en est rien. Cette lettre est l’élément subjectif qui donne de nombreux renseignements sur la personnalité du candidat, alors que le curriculum a une vocation plus objective. Que ce soit dans le cadre d’une annonce de recrutement ou dans celui d’une candidature spontanée, l’employeur doit lui accorder toute son attention. Elle lui permet de se faire une idée assez précise du candidat ou de la candidate, en particulier de ses qualités et de ses défauts, dans le but d’effectuer un premier tri et de procéder ultérieurement aux entretiens. Il convient en premier lieu de s’intéresser à la forme. La lettre est manuscrite de préférence, à l’encre noire ou bleu marine, à la plume, sur un papier de qualité avec une enveloppe assortie au papier. Ces éléments peuvent paraître désuets, mais ils témoignent d’un souci de considération pour autrui et du respect des règles du jeu, donc d’une bonne intégration sociale. Cela ne signifie pas qu’il faut rejeter systématiquement les lettres rédigées au moyen d’un traitement de texte, sauf si la signature n’est pas manuscrite, car un candidat ne doit pas être désinvolte ou ignorant des convenances. Bien entendu, les règles sont différentes quand la réponse se fait par mail ou via un site Internet. Toutefois, dans ce cas, le candidat doit adopter un style proche de la “langue écrite” et oublier le “langage SMS”.

La lettre doit être courte (une page au maximum), comporter les coordonnées complètes du candidat (à droite), ainsi que la date (en dessous, à gauche). Il convient également qu’y figure l’objet du courrier (à gauche, au-dessus de la formule « Monsieur » ou « Madame »). Le candidat peut par exemple indiquer : « Candidature spontanée au poste de… ». L’important est d’accorder la priorité à la lisibilité. Les recruteurs professionnels n’accordent pas plus de trois minutes en moyenne à la première lecture de la lettre de motivation et du curriculum.

La question du salaire ne doit pas être abordée

La lettre n’excédera pas trois ou quatre paragraphes, séparés par une ligne pour une meilleure lecture. Le premier doit justifier des raisons pour lesquelles le candidat s’adresse à l’employeur potentiel (réponse à une annonce, par exemple). Il faut évoquer l’entreprise ou l’emploi visé, jamais sa propre personne. C’est en quelque sorte une entrée en matière conventionnelle qui ne doit pas dépasser quatre à cinq lignes.

Le deuxième paragraphe est un argumentaire. Le postulant y recense les éléments qui expliquent ce qu’il peut apporter à l’entreprise. Il aborde ainsi son parcours et ses aptitudes. Ce paragraphe doit comprendre une dizaine de lignes environ et peut comporter une référence au curriculum joint.

Le troisième paragraphe est réservé à la formule de politesse et à une relance discrète du type « je reste à votre disposition », « vous pouvez me contacter au… ». Il faut s’intéresser à la formule utilisée, car elle témoigne de la connaissance des convenances, donc des qualités du candidat (aptitude à gérer la “bonne distance” avec autrui par exemple). Elle ne doit être ni familière ni trop conventionnelle.

Le candidat le plus audacieux, c’est-à-dire le plus motivé, utilise le deuxième paragraphe pour démontrer qu’il connaît l’entreprise ou le métier. Cette première implication est aussi un élément à prendre en compte, car il indique une capacité de l’individu à l’adaptation et à l’ouverture.

La lettre de motivation ne doit pas faire référence à un salaire ou à des éléments qui ne sont abordés qu’une fois la rencontre décidée. Un candidat qui expose ses prétentions ignore les convenances, manque d’expérience ou encore a une haute opinion de lui-même…

Il arrive que des postulants expédient leur candidature par télécopie, notamment dans les petites entreprises et chez les libéraux. Si les formes sont respectées, cette pratique est admise. Elle permet d’apprécier la rapidité de réaction et témoigne d’un souci d’efficacité.